Dr Yacouba DIARRA, Président du GPMCI : ‘’L’essor remarquable du secteur minier ivoirien s’explique surtout par l’entrée en vigueur, en 2014, d’un code minier attractif’’

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Dr Yacouba DIARRA, Président du GPMCI :

L'essor remarquable du secteur minier ivoirien au cours des 13 dernières années s'explique surtout par l'entrée en vigueur, en 2014, d'un code minier attractif

Longtemps éclipsée par le cacao et le pétrole, la Côte d'Ivoire minière fait aujourd'hui entendre sa voix. Avec ses filons aurifères en pleine effervescence, ses ambitions industrielles affirmées et un dialogue public-privé d'une rare intensité, le pays trace méthodiquement sa voie vers un leadership régional dans l'univers des ressources extractives. Dans cette interview-fleuve, Dr Yacouba DIARRA, président du Groupement Professionnel des Miniers de Côte d'Ivoire (GPMCI), lève le voile sur les mutations profondes à l'œuvre dans un secteur stratégique longtemps sous-estimé. Au-delà des chiffres et des minerais, c'est une vision minière durable, inclusive et compétitive qui se dessine, à l'ombre des machines et au cœur des territoires.

La Côte d'Ivoire s'impose comme l'un des pôles miniers les plus dynamiques d'Afrique de l'Ouest. Comment évaluez-vous l'évolution du secteur au cours des cinq dernières années, tant en termes de production que d'attractivité pour les investisseurs ?

Les revenus miniers représentent désormais environ 5% du PIB, contre seulement 1% il y a dix ans. À titre de comparaison, ce ratio s'élève à 3% au Niger, 8% au Ghana, 9% au Mali, 15% au Burkina Faso et 17% en Guinée. Les recettes fiscales et taxes minières ont été multipliées par vingt depuis 2012, atteignant près de 400 milliards FCFA en 2024, pour un chiffre d'affaires estimé à environ 1 800 milliards FCFA.

Les recettes fiscales et taxes minières ont été multipliées par vingt depuis 2012, atteignant près de 400 milliards FCFA en 2024, pour un chiffre d'affaires estimé à environ 1 800 milliards FCFA.

Les investissements annuels ont, quant à eux, franchi la barre des 500 milliards FCFA en 2024, portés par d'importants projets aurifères et par le développement de secteurs à forte valeur ajoutée. Par ailleurs, près de 200 permis d'exploration sont actuellement actifs, preuve d'un vif intérêt pour le potentiel géologique ivoirien.

Pour répondre à cette question, j'aborderai d'abord l'essor remarquable du secteur minier ivoirien au cours des treize dernières années, afin d'en mesurer pleinement l'impact. Ce dynamisme s'explique principalement par l'instauration, en 2014, d'un code minier attractif élaboré conjointement par l'État de Côte d'Ivoire et les acteurs du secteur. Depuis lors, l'industrie minière s'est imposée comme un pilier central de la croissance économique nationale. Ses performances, son cadre réglementaire favorable et son potentiel en font un levier stratégique pour l'avenir. Cette progression spectaculaire se manifeste à plusieurs niveaux.

Le premier niveau réside dans la croissance exponentielle de la production aurifère, passée de 12 tonnes en 2012 à 59 tonnes en 2024, soit une augmentation de plus de 400%. Ce bond s'explique par la multiplication des sites d'exploitation : alors qu'en 2012 seulement quatre mines étaient en activité, la Côte d'Ivoire en compte aujourd'hui quinze, dont douze mines d'or, une de nickel, une de bauxite et une de manganèse. À cela s'ajoutent de récentes découvertes majeures, notamment le projet de Koné à Kani, en partenariat avec la société canadienne Montage Gold, le projet de Doropo avec l'australien Resolute Mining, et le projet de Tanda-Iguéla avec le canadien Endeavour Mining, qui renforcent le potentiel aurifère du pays.

Le deuxième niveau concerne la diversification des ressources minières, qui constitue l'un des atouts majeurs du secteur. Des recherches intensives sont en cours pour accroître l'exploitation du manganèse, de la bauxite et du nickel, ainsi que pour préparer l'extraction future de ressources stratégiques telles que le lithium, les terres rares, le coltan, la colombo-tantalite et d'autres minerais à haute valeur stratégique. Cette diversification ouvre la voie à une industrie plus résiliente et à de nouvelles opportunités de développement à long terme.

Le troisième niveau se rapporte à l'impact économique du secteur minier, aujourd'hui significatif. Les revenus miniers représentent désormais environ 5% du PIB, contre seulement 1% il y a dix ans. À titre de comparaison, ce ratio s'élève à 3% au Niger, 8% au Ghana, 9% au Mali, 15% au Burkina Faso et 17% en Guinée. Les recettes fiscales et taxes minières ont été multipliées par vingt depuis 2012, atteignant près de 400 milliards FCFA en 2024, pour un chiffre d'affaires estimé à environ 1 800 milliards FCFA. Les investissements annuels ont, quant à eux, franchi la barre des 500 milliards FCFA en 2024, portés par d'importants projets aurifères et par le développement de secteurs à forte valeur ajoutée. Par ailleurs, près de 200 permis d'exploration sont actuellement actifs, preuve d'un vif intérêt pour le potentiel géologique ivoirien.

L'industrie minière ivoirienne génère aujourd'hui plus de 19 000 emplois directs et près de 57 000 emplois indirects. À cela s'ajoutent un contexte politique stable et un cadre législatif modernisé, des facteurs qui renforcent considérablement l'attractivité du pays. Enfin, avec l'avènement du ministre Mamadou SANGOFOWA-COULIBALY, homme de vision et de pragmatisme, le secteur minier ivoirien peut espérer un avenir particulièrement prometteur.

Quels sont aujourd'hui, selon vous, les principaux leviers qui renforcent ou freinent la compétitivité du secteur minier ivoirien sur le plan régional et international ?

Le secteur minier ivoirien dispose aujourd'hui de plusieurs leviers puissants qui renforcent sa compétitivité. Le premier d'entre eux est la stabilité politique et la sécurité juridique du pays, qui créent un climat favorable aux investissements. À cela s'ajoute un cadre réglementaire attractif, issu du Code minier de 2014, lequel a su concilier les incitations pour les investisseurs et les exigences en matière de développement durable et de contenu local.

Le secteur minier ivoirien dispose aujourd'hui de plusieurs leviers puissants qui renforcent sa compétitivité. Le premier d'entre eux est la stabilité politique et la sécurité juridique du pays, qui créent un climat favorable aux investissements. À cela s'ajoute un cadre réglementaire attractif, issu du Code minier de 2014, lequel a su concilier les incitations pour les investisseurs et les exigences en matière de développement durable et de contenu local.

Un autre levier réside dans la richesse géologique, encore largement sous-explorée, de la Côte d'Ivoire, positionnant ainsi le pays comme une nouvelle destination minière de premier plan en Afrique de l'Ouest. Par ailleurs, le dynamisme de l'administration minière et les efforts de digitalisation des procédures, notamment via la plateforme du cadastre minier, facilitent l'accès à l'information en temps réel et renforcent la transparence.

Cependant, certains défis demeurent. Le principal concerne sans doute le déficit d'infrastructures adaptées, en particulier dans les domaines de l'énergie, des routes, des chemins de fer et des quais dédiés, ce qui alourdit les coûts d'exploitation et d'exportation. À cela s'ajoutent des délais administratifs parfois longs, susceptibles de pénaliser le financement des projets ivoiriens au profit d'autres destinations concurrentes.

La formation locale et la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée constituent également un enjeu majeur. Le GPMCI, en parfaite synergie avec l'État et les partenaires techniques, œuvre activement à relever ces défis afin de faire du secteur minier ivoirien un pilier compétitif, durable et inclusif, capable de rivaliser avec les grandes nations minières.

Dans ce cadre, nous avons intégré le consortium des entreprises du secteur des mines et des BTP, et travaillons activement à la création d'un Centre de formation dédié aux métiers des mines et des travaux publics. L'objectif est de renforcer les compétences techniques des jeunes Ivoiriens dans les métiers miniers. De tels projets sont essentiels si nous voulons améliorer durablement notre compétitivité.

Comment se structure le dialogue entre le GPMCI et les autorités publiques ? Les entreprises membres sont-elles suffisamment associées aux réflexions sur les réformes réglementaires en cours, notamment le futur code minier ?

Notre objectif, en partenariat avec l'État, est de bâtir un cadre réglementaire plus moderne, plus compétitif et équilibré, qui favorise à la fois l'attractivité du pays, la rentabilité des projets miniers et le développement socio-économique des localités hôtes. Cette concertation est donc non seulement nécessaire, mais essentielle à la stabilité et à la performance du secteur minier ivoirien.

Le dialogue entre le GPMCI et les autorités de régulation est aujourd'hui à un niveau optimal. D'ailleurs, cela constitue l'un des points essentiels de notre mandature. En tant qu'organisation faîtière des opérateurs miniers privés en Côte d'Ivoire, le GPMCI est un interlocuteur institutionnel reconnu par l'État, notamment lors des phases de concertation sur les grandes orientations du secteur, comme le Code minier, ainsi que sur d'autres sujets pour lesquels nous sommes régulièrement sollicités.

Concrètement, ce dialogue s'opère à travers plusieurs canaux : la participation active du GPMCI aux commissions techniques mixtes, les consultations formelles organisées par le ministère en charge des Mines, ainsi que des rencontres bilatérales régulières avec les autorités administratives. Nous jouons ainsi un rôle d'organe consultatif dans les réformes majeures qui concernent le secteur.

S'agissant du futur Code minier, et comme ce fut le cas pour celui de 2014, les entreprises membres du GPMCI sont pleinement impliquées dans la réflexion. Nous avons mis en place, au sein de notre organisation, un groupe de travail spécialisé chargé d'analyser les propositions de réforme, d'identifier les enjeux opérationnels et de formuler des recommandations concrètes, lesquelles sont ensuite soumises aux autorités. Nous sommes également représentés au sein du comité de révision piloté par le cabinet du ministre en charge des Mines et avons participé à l'ensemble des discussions.

Notre objectif, en partenariat avec l'État, est de bâtir un cadre réglementaire plus moderne, plus compétitif et équilibré, qui favorise à la fois l'attractivité du pays, la rentabilité des projets miniers et le développement socio-économique des localités hôtes. Cette concertation est donc non seulement nécessaire, mais essentielle à la stabilité et à la performance du secteur minier ivoirien.

L'une des préoccupations majeures des investisseurs concerne la stabilité fiscale et juridique. Quel est le retour de vos membres à ce sujet ? Souhaitez-vous des évolutions dans la fiscalité appliquée au secteur ?

Le GPMCI plaide pour une fiscalité qui favorise à la fois l'attractivité des investissements et une juste contribution au développement national. Une évolution fiscale pourrait être pertinente si elle s'inscrit dans une logique de concertation, de transparence et de rationalisation.

La stabilité fiscale et juridique constitue effectivement un enjeu majeur pour nos membres. Les retours que nous recevons traduisent une volonté forte de disposer de règles claires, lisibles et prévisibles.

Notre pays a accompli des avancées notables dans la sécurisation du climat des affaires, mais il reste nécessaire de poursuivre les efforts afin de garantir un cadre fiscal stable, équilibré et compétitif, en phase avec les standards internationaux. Il est vivement souhaité que les clauses de stabilité appliquées à un projet demeurent valides tout au long de son cycle de vie.

Le GPMCI plaide pour une fiscalité qui favorise à la fois l'attractivité des investissements et une juste contribution au développement national. Une évolution fiscale pourrait être pertinente si elle s'inscrit dans une logique de concertation, de transparence et de rationalisation. Nous souhaitons que tout changement se fasse de manière progressive et qu'il soit soutenu par un dialogue constructif avec l'ensemble des parties prenantes.

La Côte d'Ivoire a adopté une législation ambitieuse en matière de contenu local. Comment vos membres perçoivent-ils ces nouvelles obligations ? Quelles recommandations faites-vous pour en garantir l'efficacité sans pénaliser les projets ?

Le GPMCI soutient pleinement une politique de contenu local bien pensée. Pour en garantir l'efficacité sans entraver les projets, nous recommandons une définition claire des besoins et des attentes de l'industrie minière, un accompagnement des PME locales pour les aider à répondre aux standards requis, ce qui passe par une évaluation des capacités et compétences actuelles des prestataires afin de déterminer les besoins en renforcement de capacités et en accompagnement financier, ainsi qu'un dialogue permanent entre l'État, les compagnies minières et les autres parties prenantes pour une amélioration continue des actions à entreprendre.

Avant tout, il est important de préciser que la Côte d'Ivoire ne dispose pas encore d'une législation spécifique sur le contenu local dans le secteur minier, comme c'est le cas chez nos homologues du secteur pétrolier. Toutefois, cette question est bien présente dans les discussions en cours sur la révision du Code minier, qui devrait inclure un chapitre dédié à ce sujet.

Nos membres, dans la plupart des cas, ont déjà intégré cette dimension dans leurs opérations. Nombre d'entre eux ont mis en place des politiques de recrutement local, de développement de fournisseurs nationaux et de transfert de compétences dans le cadre de leur Responsabilité sociétale (RSE).

Le GPMCI soutient pleinement une politique de contenu local bien pensée. Pour en garantir l'efficacité sans entraver les projets, nous recommandons une définition claire des besoins et des attentes de l'industrie minière, un accompagnement des PME locales pour les aider à répondre aux standards requis ce qui passe par une évaluation des capacités et compétences actuelles des prestataires afin de déterminer les besoins en renforcement de capacités et en accompagnement financier  ainsi qu'un dialogue permanent entre l'État, les compagnies minières et les autres parties prenantes pour une amélioration continue des actions à entreprendre.

Dans certaines zones minières, des tensions persistent entre les exploitants et les communautés riveraines. Quel rôle joue le GPMCI dans la prévention des conflits et la promotion d'une meilleure acceptabilité sociale des projets ?

Nous encourageons la mise en place de mécanismes de dialogue inclusif, l'élaboration et la mise en œuvre de Plans de Développement Local, ainsi que le recours à des médiateurs sociaux lorsque cela s'avère nécessaire.

Le GPMCI accorde une attention particulière aux relations entre les sociétés minières et les communautés riveraines. Nous sommes convaincus que la performance d'un projet minier ne se mesure pas uniquement à travers les tonnages extraits ou le chiffre d'affaires réalisé, mais également à sa capacité à générer un impact positif et durable sur son environnement social.

À cet égard, notre rôle est avant tout celui d'un facilitateur et d'un catalyseur de bonnes pratiques. Nous organisons régulièrement des actions de sensibilisation, des échanges d'expériences et des sessions de renforcement des capacités à l'intention de nos compagnies membres, en mettant l'accent sur les bonnes pratiques d'engagement des parties prenantes et sur les mécanismes de résolution des conflits.

Nous encourageons la mise en place de mécanismes de dialogue inclusif, l'élaboration et la mise en œuvre de Plans de Développement Local, ainsi que le recours à des médiateurs sociaux lorsque cela s'avère nécessaire. Le GPMCI collabore également avec les autorités et les ONG afin de promouvoir une approche concertée et apaisée. Notre ambition est de faire de l'acceptabilité sociale un pilier fondamental de la durabilité minière en Côte d'Ivoire.

La coexistence parfois difficile entre mines industrielles et activités artisanales illégales est une réalité. Quel est votre regard sur les efforts en cours pour encadrer l'orpaillage et favoriser la cohabitation avec les opérateurs formels ?

Le GPMCI plaide donc pour une approche coordonnée, inclusive et rigoureuse, reposant sur plusieurs leviers : une stratégie de reconversion progressive de l'orpaillage vers des filières plus durables, en lien avec les programmes de formation, de bancarisation et d'insertion économique ; un renforcement de l'encadrement institutionnel, avec des moyens accrus pour les services de répression de l'État sur le terrain ; et un partenariat multipartite entre le GPMCI, la Banque mondiale et le MMPE.

La question de la cohabitation entre les mines industrielles et l'Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (EMAPE) constitue l'un des défis majeurs pour la stabilité et la durabilité du secteur minier ivoirien. Elle touche à des enjeux de sécurité, de protection de l'environnement, de justice sociale, mais également d'équité économique. Le GPMCI reconnaît pleinement que l'EMAPE, lorsqu'elle est bien encadrée, peut représenter une source importante d'emplois et de revenus pour de nombreuses populations rurales, tout en contribuant à réduire la pression sur les mines industrielles. C'est pourquoi nous saluons les efforts engagés par l'État et la Banque mondiale, à travers la mise en œuvre de mesures de professionnalisation du secteur, telles que les chantiers-écoles, afin d'encadrer cette activité.

Cependant, des défis importants demeurent, notamment la persistance de sites d'orpaillage illégal à proximité ou au sein de permis industriels, ce qui provoque parfois de graves tensions avec les opérateurs formels. Ces situations affectent la sécurité des sites, freinent les investissements et nuisent à l'image globale du secteur.

Le GPMCI plaide donc pour une approche coordonnée, inclusive et rigoureuse, reposant sur plusieurs leviers : une stratégie de reconversion progressive de l'orpaillage vers des filières plus durables, en lien avec les programmes de formation, de bancarisation et d'insertion économique ; un renforcement de l'encadrement institutionnel, avec des moyens accrus pour les services de répression de l'État sur le terrain ; et un partenariat multipartite entre le GPMCI, la Banque mondiale et le MMPE.

En tant qu'organisation faîtière, le GPMCI reste mobilisé pour promouvoir un climat de coexistence pacifique et réglementée, dans lequel chaque acteur trouve sa place dans le respect des lois et de l'intérêt général. Le GPMCI est également prêt à s'associer aux initiatives de modernisation, car c'est à ce prix que le secteur minier pourra jouer pleinement son rôle de levier de développement pour la Côte d'Ivoire.

L'intégration locale est souvent évoquée comme une priorité. À quelles conditions la Côte d'Ivoire pourrait-elle développer des chaînes de valeur autour de la transformation des minerais sur place ? Vos membres sont-ils prêts à y investir ?

L'intégration locale et la transformation sur place des ressources minières représentent un enjeu majeur pour l'industrialisation de notre pays et pour une meilleure création de valeur ajoutée au bénéfice de l'économie nationale. C'est une priorité à laquelle le GPMCI adhère pleinement.

L'intégration locale et la transformation sur place des ressources minières représentent un enjeu majeur pour l'industrialisation de notre pays et pour une meilleure création de valeur ajoutée au bénéfice de l'économie nationale. C'est une priorité à laquelle le GPMCI adhère pleinement.

Pour que la Côte d'Ivoire puisse développer des chaînes de valeur industrielles solides, plusieurs conditions doivent être réunies. D'abord, des infrastructures énergétiques fiables et compétitives, car la transformation minière est fortement consommatrice d'énergie. Le coût et la stabilité de l'électricité sont des facteurs déterminants pour l'installation d'unités industrielles. 

Ensuite, un cadre fiscal et réglementaire incitatif, qui récompense les efforts d'investissement dans la transformation locale tout en restant équilibré et prévisible. De plus, une logistique performante, incluant des infrastructures adaptées (routes, ports, chemins de fer), est indispensable pour l'exportation de produits transformés plutôt que bruts. Une main-d'œuvre qualifiée, capable de répondre aux exigences techniques de la transformation minière, est également nécessaire ; cela passe par un investissement soutenu dans la formation professionnelle et technique. 

Enfin, une économie locale bien développée, dotée de mécanismes de financement efficaces et d'acteurs fiables, est essentielle pour instaurer la confiance sur le long terme. Concernant l'engagement des membres du GPMCI, je peux affirmer qu'ils sont non seulement disposés, mais aussi désireux d'investir dans la transformation locale, dans une logique de partenariat gagnant-gagnant. Certains projets pilotes sont déjà en cours, notamment avec la future raffinerie de la SODEMI, preuve que la dynamique est enclenchée.

Dans cette optique de développer une économie minière fondée sur les acteurs locaux, le GPMCI a initié la création d'un fonds d'investissement minier soutenu par l'ensemble de ses membres. 

Cela démontre la volonté du GPMCI d'accompagner l'ambition du gouvernement, en jouant un rôle de facilitateur entre les opérateurs privés, l'État et les partenaires techniques, mais aussi en proposant des outils concrets pour que la transformation locale devienne une réalité économique durable pour la Côte d'Ivoire.

Face aux exigences ESG (environnement, social, gouvernance), comment les sociétés minières opérant en Côte d'Ivoire s'adaptent-elles aux normes internationales ? Existe-t-il une stratégie collective portée par le GPMCI en la matière ?

Nous pouvons donc affirmer qu'il existe bel et bien une stratégie collective ESG portée par le GPMCI, fondée sur le partage de bonnes pratiques, le renforcement des compétences et la recherche constante de conformité aux standards globaux.

Les exigences ESG sont aujourd'hui au cœur des priorités du secteur minier, tant pour répondre aux attentes des investisseurs internationaux que pour garantir une croissance durable et inclusive à l'échelle nationale. En Côte d'Ivoire, les sociétés minières opérant dans le secteur formel s'alignent de plus en plus sur les meilleures pratiques internationales en matière de respect de l'environnement, d'impact social positif et de gouvernance responsable.

Sur le plan environnemental, de nombreux opérateurs mettent en œuvre des plans de gestion environnementale rigoureux, conformes aux normes internationales. Cela inclut, entre autres, la réhabilitation progressive des...

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La Rédaction

Publié le 07/10/25 13:46

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