Dr Dele Alake, ministre nigerian en charge du Développement des minéraux solides
Le Nigeria s'impose comme l'un des nouveaux pôles de la révolution minière verte en Afrique. Depuis 2023, ce sont plus de 1,3 milliard de dollars, soit 731 milliards FCFA, qui ont été injectés par des entreprises chinoises dans le secteur du traitement du lithium, un métal stratégique au cœur de la transition énergétique mondiale. Cette vague d'investissements, confirmée ce 27 octobre par le ministre nigerian en charge du Développement des minéraux solides, Dr Dele Alake, marque une inflexion majeure dans la politique industrielle du pays, qui cherche à diversifier son économie au-delà du pétrole et à bâtir une chaîne de valeur compétitive pour les énergies propres.
Ces investissements s'inscrivent dans la vision du président Bola Ahmed Tinubu, qui a fait de la transformation minière un pilier de la diversification économique. Le lithium, indispensable aux batteries de véhicules électriques et au stockage d'énergie, est désormais au cœur de cette stratégie de transition. En attirant plus de 1,3 milliard de dollars d'investissements directs étrangers en deux ans, le Nigeria démontre qu'il est prêt à tourner la page de l'économie pétrolière pour devenir un acteur clé des minéraux de la transition énergétique.
Les entreprises chinoises, en quête d'un approvisionnement sûr en lithium, trouvent à Abuja un partenaire disposé à bâtir une industrialisation durable fondée sur la transformation locale, le transfert de compétences et la création d'emplois à haute valeur ajoutée. Avec ses gisements prometteurs dans les États du centre et du nord, et l'émergence rapide d'usines de transformation locale, le Nigeria se positionne comme l'un des nouveaux hubs du lithium en Afrique, aux côtés du Zimbabwe et du Mali.
La transition verte du Nigeria, encore à ses débuts, pourrait bien être le modèle africain le plus ambitieux d'une renaissance minière alignée sur la croissance durable. Au-delà du cas nigérian, le ministre Alake, également président du Groupe de stratégie minière africaine (AMSG), milite pour une approche continentale. Il appelle les États africains à établir des normes unifiées et à investir dans la transformation locale de leurs minerais stratégiques avant exportation. Cette ambition s'accompagne d'une enveloppe publique de 1 000 milliards de nairas (environ 800 millions USD) prévue cette année pour financer l'exploration géoscientifique et les infrastructures minières essentielles.
Narcisse Angan
Publié le 28/10/25 17:11