En pleine crise sécuritaire, la RDC double les salaires des militaires

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Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a acté, le 28 mars dernier, un doublement immédiat des salaires des forces de défense et de sécurité. Cette décision, officialisée par un communiqué du ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, "vise à renforcer la mobilisation des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC) dans un contexte de tensions persistantes à l'Est du pays".

Selon des chiffres relayés par Radio Okapi, un média onusien indépendant, un adjudant de première classe (grade A1) a vu sa rémunération mensuelle pour le compte du mois de mars, passer de 262 000 francs congolais (environ 100 USD) à 504 000 FC (près de 200 USD). Cette augmentation s'inscrit dans une tendance d'expansion des dépenses militaires. Entre 2021 et 2023, leur part dans le budget national a bondi de 3% à 22%, a en croire des données officielles.

D'après l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), la RDC a enregistré en 2023 la plus forte progression mondiale des dépenses militaires, avec une hausse de 105%, portant le budget de la défense à 794 millions de dollars. Sur les trois premiers mois de 2024, les engagements financiers du pays en matière de défense ont atteint 1 296,86 milliards de francs congolais (515 millions USD). Pour 2025, les autorités ont prévu une enveloppe de 1,1 milliard de dollars, soit 7% des dépenses publiques.

Un impact sur la stabilité budgétaire

L'état de guerre prolongé à l'Est du pays, identifié dans la loi de finances 2025 par le gouvernement congolais et le Fonds monétaire international, comme l'un des principaux risques pesant sur les finances publiques, compromet l'équilibre budgétaire du pays. Outre l'effort financier consenti pour la rémunération des forces armées, les dépenses exceptionnelles de sécurité ont atteint 1,4 milliard de dollars en 2023, soit 2,2% du PIB et 11,5% du budget global de l'État, selon un rapport du FMI.

En effet depuis 2021, les taux d'exécution des dépenses exceptionnelles et opérationnelles de sécurité ont explosé. D'après des données annexées à la loi de finances, ces taux sont passés respectivement de 50% et 254,7% en 2020 à 336% et 411,2% en 2021, atteignant 508% et 2001,9% en 2022. Cette inflation des dépenses se traduit par une compression des investissements dans d'autres secteurs stratégiques. Pour finir, le programme quinquennal du gouvernement, présenté en 2024, alloue plus de 18 milliards de dollars à la défense et à la sécurité, soit 20% du budget global.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 01/04/25 17:42

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