Le gouvernement gabonais à travers le ministère de l'Economie a annoncé ce mardi 14 octobre 2025, le lancement d'une opération structurée pour recouvrer les restes à recouvrer (RAR) dus par les opérateurs économiques pour les exercices 2023 et 2024. Le montant cumulé atteint environ 804 milliards FCFA, dont 531 milliards FCFA pour 2023 et 273 milliards pour 2024. Cette démarche s'inscrit dans la stratégie nationale de restauration de la discipline budgétaire et vise à renforcer l'efficacité de la mobilisation des recettes publiques.
En effet, au-delà de l'aspect strictement fiscal, cette initiative représente une véritable manne financière latente pour l'État. Pour mettre les chiffres en perspective, 804 milliards FCFA équivalent à près de 20% du budget national annuel, soit plusieurs mois de recettes pétrolières. Si une partie significative de cette somme est recouvrée, elle pourrait réduire le recours à l'endettement et améliorer la trésorerie publique, offrant une marge de manœuvre budgétaire inédite dans un contexte de rigueur.
Pour atteindre cet objectif, le ministère de l'Économie et des Finances prévoit un audit exhaustif des créances et la création d'un groupe de travail autonome chargé d'élaborer un plan d'apurement réaliste et progressif. Les principes directeurs restent la transparence, la sécurisation des recettes et la soutenabilité budgétaire, afin de garantir que les ressources mobilisées soient effectivement utilisées pour renforcer les finances publiques.
Cette opération ne se limite pas à un simple redressement fiscal : elle constitue une opportunité stratégique pour le Gabon. En montrant sa capacité à mobiliser ses ressources propres, l'État envoie un signal fort aux marchés et aux partenaires financiers sur sa crédibilité et sa capacité à gérer son budget de manière autonome. Si elle réussit, cette initiative pourrait infléchir durablement l'équilibre financier national.
La Rédaction
Publié le 14/10/25 16:48