Après avoir atteint 21,1 milliards de dollars US en 2024, soit environ 12660 milliards de FCFA, le Produit Intérieur Brut (PIB) du Gabon devrait reculer à 19,8 milliards de dollars en 2025, l'équivalent de près de 11880 milliards de FCFA, selon la Note de conjoncture économique 2025 de la Banque mondiale. Ce léger repli traduit la fin du cycle haussier tiré par le pétrole et le ralentissement de la dépense publique observé depuis le second semestre 2024.
La Banque mondiale anticipe une croissance d'environ 2,4% sur la période 2025-2027, insuffisante pour réduire la pauvreté et absorber une population active en expansion rapide. Le ralentissement du secteur pétrolier, qui représente plus de 35% du PIB et 70% des recettes d'exportation, s'ajoute à la faiblesse du secteur non pétrolier, pénalisé par le coût de l'énergie, la logistique et la rareté du financement. Le pays reste confronté à un chômage élevé (environ 20% dont près de 40% chez les jeunes) et à une pauvreté touchant plus d'un tiers de la population.
Sur le plan budgétaire, le Projet de Loi de Finances 2026 table sur une consolidation ambitieuse. L'État prévoit un budget global de l'ordre de 7233 milliards de FCFA, avec une augmentation significative des dépenses d'investissement qui devraient culminer à plus de 3300 milliards de FCFA. Le gouvernement tente désormais de restaurer la discipline fiscale. Cependant, la dette publique, estimée à 72,5% du PIB, limite la marge de manœuvre. La moindre croissance du PIB nominal accentuera mécaniquement ce ratio en 2025, compliquant davantage les objectifs de convergence fixés par la CEMAC.
La Banque mondiale appelle à accélérer les réformes structurelles pour stimuler le secteur non pétrolier : agriculture, bois, services et tourisme. Le pays dispose encore d'un potentiel considérable, mais la soutenabilité de la croissance dépendra de la capacité à convertir la richesse naturelle en capital productif et humain. En dessous des 20 milliards de dollars, le PIB gabonais rappelle que sans diversification réelle et assainissement budgétaire, la croissance restera mécanique, vulnérable et socialement stérile.
Idrissa DIAKITÉ
La Rédaction
Publié le 28/10/25 19:52