Le dernier Rapport sur le Développement et le Climat (CCDR) de la Banque mondiale publié ce 5 décembre, dresse un constat d'une rare sévérité pour l'économie gabonaise. Le pays fait face à un risque croissant de pertes économiques directement liées au changement climatique, avec un impact potentiel évalué " jusqu'à 5,3% du PIB par an " selon les projections du rapport. À l'échelle actuelle, ce choc représenterait l'équivalent de plus de 500 milliards de FCFA de richesse perdue chaque année.
Les auteurs du rapport rappellent que ces pertes ne sont pas théoriques mais qu'elles découlent de l'accélération des épisodes d'inondations, de l'érosion côtière, de la chute des rendements agricoles et de l'effondrement des stocks halieutiques. La Banque Mondiale note ainsi que "les impacts climatiques touchent déjà plusieurs secteurs clés, avec des coûts croissants pour l'économie". L'agriculture érigé en pôle de croissance, pourrait voir ses rendements baisser de 8% et la pêche de 30%. Ces risques combinés créent une pression non anticipée sur le PIB et la résilience budgétaire du pays.
L'un des constats les plus inquiétants est la vulnérabilité des infrastructures et des villes, qui concentrent désormais plus de 90% de la population. Le rapport insiste sur la fragilité des réseaux de transport, d'électricité, de distribution d'eau et des zones urbaines non planifiées. Les experts préviennent que "les infrastructures existantes n'ont pas été conçues pour résister aux chocs climatiques extrêmes". Chaque inondation majeure entraîne des coûts de réparation élevés, pèse sur les finances publiques et ralentit l'activité économique, en particulier dans les secteurs logistiques et industriels.
Néanmoins, la Banque mondiale estime que la solution est à portée de main. Le rapport affirme que les mesures d'adaptation coûteraient en moyenne "0,09% du PIB par an", soit un investissement dérisoire comparé aux pertes potentielles de 5,3%. Pour le gouvernement, l'enjeu n'est donc plus de constater les risques, mais d'accélérer un virage stratégique indispensable pour protéger croissance, infrastructures et stabilité budgétaire.
La Rédaction
Publié le 09/12/25 15:16