Gabon : Sidi Ould Tah interpelle Oligui Nguéma sur les priorités stratégiques

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En marge de l'Assemblée générale des Nations unies, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a également rencontré Sidi Ould Tah, nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD). Les échanges ont porté sur l'appui que l'institution panafricaine pourrait apporter au Gabon dans ses priorités stratégiques : transformation locale du manganèse, électrification et accès à l'eau potable, ainsi que développement des infrastructures routières, portuaires et ferroviaires.

Ces orientations s'inscrivent dans la continuité du Rapport pays 2025 de la BAD, qui dresse un état des lieux sans complaisance des fragilités de l'économie gabonaise. Selon ce rapport, le Gabon fait face à un déficit annuel de financement estimé à 987 milliards de FCFA sur la période 2024-2026 pour soutenir sa transformation structurelle. Or, la mobilisation des ressources demeure insuffisante.

Le taux de pression fiscale moyen s'est établi à 11,9% du PIB entre 2015 et 2024, contre plus de 20% en Afrique du Sud ou au Botswana. Cette faible capacité de collecte limite la marge de manœuvre budgétaire et accentue la dépendance aux financements extérieurs. La structure des dépenses publiques aggrave également ces déséquilibres puisqu'entre 2015 et 2023, les dépenses de fonctionnement ont représenté 60,4% du budget, contre seulement 28,2% pour l'investissement. En conséquence, l'impact des ressources mobilisées sur la croissance reste limité, alors que les infrastructures nécessitent des investissements massifs.

C'est donc dans ce contexte que se sont inscrites les discussions entre le président de La BAD et Oligui Nguéma. L'institution a rappelé la nécessité d'un rééquilibrage budgétaire en faveur des dépenses d'investissement, notamment dans les secteurs productifs étant entendu que la réussite des réformes dépendra de trois leviers : améliorer la mobilisation des recettes intérieures, renforcer l'efficacité et la transparence de la dépense publique, et créer un environnement des affaires plus favorable à l'investissement privé.

Idrissa DIAKITE

La Rédaction

Publié le 29/09/25 11:14

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