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Le Gabon envisage une nouvelle dynamique dans la gestion de son infrastructure numérique. Jusque-là confiée aux structures publiques, la gestion de la dorsale nationale en fibre optique pourrait bientôt s'ouvrir à une collaboration plus étroite avec le secteur privé. C'est l'orientation qui ressort d'une réunion tenue le 2 juillet dernier entre le ministère de l'Économie numérique, de la Digitalisation et de l'Innovation et les opérateurs télécoms actifs dans le pays.
L'ambition des autorités est claire : favoriser une approche partenariale pour construire une dorsale unique et performante, capable de couvrir efficacement l'ensemble du territoire. Cette stratégie de co-construction public-privé est en phase avec les recommandations de la Digital Cooperation Organization (DCO), qui encourage, dans un rapport publié en octobre 2024, le recours aux partenariats public-privé (PPP) pour combler les lacunes d'investissement dans le secteur numérique, notamment dans les pays en développement.
Selon ce rapport, l'Afrique subsaharienne accuserait un déficit de financement de l'ordre de 97 milliards de dollars, soit près d'un cinquième du besoin mondial. Face à ce constat, les PPP se présentent comme une solution pertinente pour accélérer la mise en place des infrastructures critiques telles que les réseaux de fibre optique longue distance.
Au Gabon, l'actuelle dorsale nationale s'étend sur près de 1 742 kilomètres. Elle est administrée par la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN) en collaboration avec Axione Gabon. Cet axe constitue le socle du réseau numérique national, et son extension est devenue une priorité à l'heure où la demande en connectivité haut débit explose – que ce soit dans les foyers, les entreprises ou les services publics.
La fibre optique, en particulier, suscite un intérêt grandissant chez les opérateurs télécoms, qui misent sur cette technologie pour densifier leurs réseaux et améliorer la qualité de service. Airtel Gabon, par exemple, a reçu en janvier 2025 l'autorisation de déployer un réseau fixe, rejoignant ainsi Moov Africa Gabon Télécom et GVA (CanalBox) sur ce marché en pleine expansion. Dès octobre 2024, l'entreprise avait entamé la construction d'un réseau de 208 km de fibre entre Libreville et Port-Gentil, pour un investissement estimé à 4,3 milliards de FCFA, soit environ 7,7 millions de dollars.
Pour l'heure, la participation du privé dans l'extension de la dorsale demeure au stade de la concertation. Le ministère de l'Économie numérique prévoit de mettre en place un cadre technique de dialogue regroupant les opérateurs, l'État et les institutions concernées. Toutefois, aucun échéancier n'a encore été communiqué quant à la mise en œuvre effective de cette collaboration.
La Rédaction
Publié le 04/07/25 18:11
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