Simon Madjie, PDG du Centre de promotion des investissements du Ghana
Le Ghana a enregistré une performance spectaculaire en matière d'Investissements directs étrangers (IDE) au premier semestre 2025. Selon les données publiées par le GIPC, Ghana Investment Promotion Centre, l'équivalent du Centre de promotion des investissements en Côte d'Ivoire, le pays a attiré 862,96 millions de dollars (482 milliards FCFA), contre seulement 179,07 millions de dollars sur la même période en 2024. Ce qui représente une progression fulgurante de 381,91% en un an.
Entre janvier et juin 2025, le GIPC a validé 76 projets d'IDE. Le secteur manufacturier arrive en tête en termes de nombre de projets, avec 32 initiatives recensées. Mais c'est le commerce général qui capte l'essentiel des capitaux, avec 622,92 millions de dollars, soit plus de 72% des flux totaux.
Cette dynamique devrait générer environ 4 707 emplois directs, une contribution non négligeable au marché du travail, alors que le gouvernement multiplie les efforts pour stimuler l'emploi dans un contexte économique encore marqué par des pressions inflationnistes.
La Chine, partenaire incontournable
La répartition des projets met en lumière le rôle croissant de la Chine comme investisseur stratégique au Ghana. Pékin arrive en tête avec 22 projets approuvés au cours du semestre, devant l'Inde (14 projets), le Nigeria (8), puis les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni (4 projets chacun).
Les États-Unis suivent avec 3 projets, tandis que le Libéria, l'île Maurice, Singapour et la Turquie se positionnent avec deux projets chacun. Cette diversification des origines d'IDE traduit la capacité du Ghana à attirer des capitaux aussi bien régionaux qu'internationaux.
Cette hausse record des IDE témoigne d'un regain de confiance dans l'économie ghanéenne, malgré les défis liés à la dette et aux ajustements macroéconomiques en cours. Elle confirme également l'attractivité du pays en tant que hub régional, porté par un marché de plus de 30 millions d'habitants et une politique de promotion active des investissements. Pour Accra, l'enjeu sera désormais de transformer cet afflux de capitaux en projets productifs durables, capables de renforcer la base industrielle, de stimuler les exportations et de consolider la croissance dans la durée.
Narcisse Angan
Publié le 25/09/25 15:37