La Banque mondiale accompagne la Côte d’Ivoire dans un échange de dettes de 400 millions d’euros

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En vue d'améliorer le profil de sa dette et de générer d'importantes économies budgétaires, la Côte d'Ivoire est sur le point de finaliser une opération d'échange de dette d'un montant de 400 millions d'euros (262,4 milliards FCFA environ), a annoncé ce 05 décembre la Banque mondiale. Le prêteur multilatéral basé à Washington accompagne le pays dans le cadre de cette transaction, une première dans son histoire.

Concrètement, Abidjan compte utiliser un prêt obtenu à un faible taux, une maturité plus longue et une garantie de la Banque mondiale, pour racheter 400 millions d'euros de sa dette commerciale la plus coûteuse et arrivant à échéance dans les 5 prochaines années. Ce swap de dette allégera la trésorerie du pays, en libérant environ 330 millions d'euros d'ici à 2029 et en générant des économies d'au moins 60 millions d'euros, que la Côte d'Ivoire investira dans l'éducation.

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"Contrairement à d'autres échanges qui utilisent des structures coûteuses, notamment des structures offshores à vocation spécifique et des fonds fiduciaires qui entraînent souvent des coûts de transaction, administratifs et financiers importants, cette opération utilise les systèmes nationaux déjà en place. Elle renforce également l'ambition d'un programme d'éducation en cours en Côte d'Ivoire", a précisé l'institution.

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C'est la première fois que la Banque mondiale participe à ce type de transaction qui permet de libérer des ressources pour l'investissement dans les ODD (objectifs de développement durable). "Nous sommes fiers d'être le premier pays à mettre en œuvre le cadre de conversion de la dette en faveur du développement de la Banque mondiale, basé sur l'approche conjointe Banque mondiale-FMI, pour investir dans les résultats en matière de capital humain", a déclaré Robert Beugré Mambé, le Premier ministre de la Côte d'Ivoire.

Les échanges dette-développement/nature/climat pourraient devenir de plus en plus récurrents sur le continent africain, à un moment où les charges de la dette constituent de réelles contraintes pour les États. En 2024, le continent devrait dépenser un peu plus de 89,4 milliards de dollars (55 638 milliards FCFA) au titre du service de la dette extérieure, soit le montant le plus élevé depuis au moins 25 ans. Résultat des courses, les recettes publiques servent plus à rembourser les dettes qu'à financer la croissance, maintenant les pays de la région dans la précarité.

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Entre 2010 et 2020, l'ONU estime que la part du service de la dette dans les dépenses publiques des États africains a doublé, alors que la part de l'éducation a diminué à 15% (contre plus de 17% en 2010) et les dépenses de santé sont restées relativement stables.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 06/12/24 09:53

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