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Une avancée prometteuse vers une nouvelle ère thérapeutique en matière de traitement du VIH. En effet, un essai clinique mené dans la ville de Durban, en Afrique du Sud, a marqué une étape significative dans la lutte contre cette infection, avec des résultats révolutionnaires offrant de nouvelles perspectives dans la prise en charge.
L'étude, présentée lors de la Conférence 2025 sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) à San Francisco, aux Etats-Unis, a révélé que 20 % des participants pouvaient désormais contrôler le virus sans recourir aux Traitements antirétroviraux (TAR). Un exploit jamais observé sur le continent africain pourrait bien marquer le début d'une nouvelle ère pour les thérapies contre cette pandémie, en particulier dans les pays à ressources limitées.
Cet essai clinique a mis en lumière une approche thérapeutique prometteuse, l'immunothérapie combinée, visant à éliminer ou à réduire les réservoirs cachés du VIH dans l'organisme, d‘après le communiqué publié le 17 mars dernier par l'Université du KwaZulu-Natal dans la Nation Arc-en-Ciel. L'objectif était clair, à savoir permettre au système immunitaire de gérer le virus sans recourir à un traitement antirétroviral à vie. Ce type de traitement est considéré comme l'une des voies les plus prometteuses pour potentiellement guérir ou contrôler durablement l'infection par le VIH.
Deux phases dans le cadre de l'étude
Le processus de l'étude s'est déroulé en deux phases. Dans un premier temps, les chercheurs ont administré un traitement antirétroviral très précoce après l'infection, permettant de maîtriser rapidement la charge virale. Ensuite, des immunostimulants puissants ont été administrés pour renforcer la capacité du système immunitaire à lutter contre le VIH. Enfin, une fois le virus maîtrisé, les participants ont cessé leur traitement antirétroviral sous surveillance médicale stricte, pour tester la capacité de leur organisme à garder le contrôle du virus sans médicament.
L'essai a impliqué 20 participantes, un choix significatif puisque les femmes représentent une population particulièrement vulnérable au VIH, souvent sous-représentée dans les études cliniques. Les résultats sont particulièrement impressionnants : 30 % des participantes ont pu se passer de traitements antirétroviraux pendant près d'un an, tandis que 20 % ont réussi à se maintenir sans médication pendant toute la durée de l'essai, soit 55 semaines. Même après la fin de l'étude, ces quatre participantes continuent de présenter une charge virale indétectable sans traitement, un an et demi après l'arrêt de leur traitement.
Le Professeur Thumbi Ndung'u, directeur des sciences fondamentales et translationnelles à l'Africa Health Research Institute (Un des plus grands instituts de recherche indépendants d'Afrique du Sud) et responsable de l'étude, a souligné l'importance de cette avancée. Bien que l'approche n'ait pas fonctionné pour tous les participants, les résultats obtenus par 20 % d'entre eux ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de traitement. ‘'Etudier comment ces 20 % ont réussi à contrôler le virus par eux-mêmes aidera les scientifiques à élaborer de meilleures stratégies et à affiner les futurs traitements'', a-t-il déclaré.
Cette étude met également en lumière une dimension cruciale, notamment la possibilité de mener des recherches de pointe sur le VIH dans des contextes aux ressources limitées, où la pandémie a un impact dévastateur. Ce type de recherche dans les pays africains, prouve qu'il est possible de développer des traitements novateurs tout en tenant compte des réalités locales. Les résultats de cette étude ouvrent la voie à de futures recherches, qui, espérons-le, transformeront la gestion du VIH, non seulement en Afrique, mais dans le monde entier.
Narcisse Angan
Publié le 04/04/25 17:15
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