Le Fonds africain de développement prévoit lever jusqu’à 5 milliards USD sur les marchés dès 2027

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Face à la baisse annoncée du soutien des bailleurs traditionnels, le Fonds africain de développement (FAD), bras financier de la Banque africaine de développement (BAD) dédié aux pays à faible revenu, envisage lever jusqu'à 5 milliards de dollars sur les marchés financiers tous les trois ans à partir de 2027.

Alors que les dynamiques géopolitiques fragilisent les flux d'aide publique au développement, le Fonds africain de développement (FAD) anticipe et innove. Créé en 1972 pour octroyer des crédits concessionnels aux pays africains les plus fragiles (à hauteur de 45 milliards de dollars depuis sa création), le FAD explore désormais la voie d'un financement autonome et durable.

‘'Nous avons l'ambition de recourir aux marchés financiers pour lever des fonds, ce qui nous aiderait à diversifier nos modes de financement'', a annoncé Valérie Dabady, directrice de la mobilisation des ressources et des partenariats à la BAD, lors d'un point presse.

Mobiliser 5 milliards de dollars tous les trois ans

Concrètement, le FAD vise une levée de fonds à hauteur de 5 milliards de dollars par cycle triennal, à partir de 2027. Cette stratégie de financement alternatif s'inscrit dans un contexte de réduction du soutien de certains pays donateurs, notamment des États-Unis, principal contributeur historique du fonds, dont l'appui pourrait être réduit de 555 millions de dollars sous l'administration Trump.

Pour concrétiser cette ambition, le FAD doit modifier sa charte, obtenir une notation de crédit, et construire un profil d'émetteur crédible sur les marchés, à l'image de sa maison-mère, la BAD, qui bénéficie d'une solide réputation grâce à ses émissions sur les marchés internationaux.

Une décision précipitée par le contexte géopolitique

Selon Valérie Dabady, la décision de la BAD de réviser la structure de financement du FAD remonte à décembre 2022, bien avant que les turbulences géopolitiques (guerres, repli des aides publiques, fragmentation du multilatéralisme) n'accélèrent la nécessité d'un repositionnement stratégique.

‘'Le contexte actuel a renforcé la pertinence de notre stratégie d'emprunt. Ce pivot est devenu une opportunité de survie pour le FAD'', a-t-elle souligné.

Lors du prochain cycle de reconstitution du FAD, prévu en novembre 2025, la BAD avait initialement l'ambition de tripler les ressources par rapport au cycle précédent (8,9 milliards USD levés). L'objectif affiché était de mobiliser jusqu'à 25 milliards de dollars, mais les incertitudes géopolitiques et les contraintes environnementales des bailleurs rendent désormais ce scénario difficilement envisageable.

‘'Compte tenu du contexte, cet objectif ne semble plus réaliste'', a concédé Mme Dabady.

Le basculement vers les marchés financiers représente à la fois une opportunité stratégique et un défi technique. Il permettrait au FAD de renforcer sa capacité d'intervention sans dépendre exclusivement de l'aide publique, mais suppose aussi une rigueur accrue en matière de transparence, de gouvernance financière et de gestion des risques.

La Rédaction

Publié le 30/07/25 10:23

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