C'est un rapport dont se serait bien passé le gouvernement. Les marchés internationaux viennent d'émettre un signal d'alarme. Selon un rapport publié par Bloomberg ce 12 novembre, le pays figure désormais parmi les trois économies africaines les plus exposées au risque de défaut de paiement, aux côtés du Sénégal et du Mozambique. Cette position traduit la méfiance croissante des investisseurs étrangers vis-à-vis de la capacité du pays à honorer ses engagements financiers.
Les analystes notent que les obligations souveraines gabonaises sont désormais traitées comme des actifs hautement spéculatifs, avec des coûts d'emprunt atteignant des niveaux historiquement élevés. L'agence américaine indique que la dette souveraine du Gabon se négocie actuellement à un spread supérieur à 1 000 points de base, soit le seuil critique qui traduit une situation de détresse financière.
En clair, les investisseurs exigent désormais des taux d'intérêt exorbitants pour prêter au pays, ce qui rend tout nouvel emprunt sur les marchés internationaux quasiment impossible ou extrêmement coûteux. Cette méfiance s'explique par une combinaison de facteurs politiques et économiques. L'économie reste fragilisée par un endettement public élevé, une croissance faible et une forte dépendance aux revenus pétroliers.
Cette perte de confiance place le gouvernement gabonais devant un nouveau dilemme budgétaire : resserrer les dépenses publiques pour rassurer les créanciers, tout en continuant à stimuler l'activité économique et l'emploi pour éviter la récession. Une trajectoire délicate qui exigera des choix courageux et une communication claire auprès des investisseurs pour restaurer la crédibilité du pays.
La Rédaction
Publié le 13/11/25 11:23