Le Ghana mise sur l'assemblage local de tracteurs pour dynamiser son agriculture

Le gouvernement ghanéen franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de modernisation agricole. Un accord vient d'être conclu avec l'entreprise turque Hattat Traktör pour l'implantation d'une unité d'assemblage de tracteurs sur le territoire national. L'annonce a été faite par le ministre de l'Agriculture, Eric Opoku, le 4 juillet dernier via sa page Facebook.

Selon les premières informations disponibles, la société locale 10G Globaltech Ltd pilotera le projet aux côtés du ministère, avec le soutien technique du constructeur turc. L'objectif affiché est clair : renforcer la capacité du pays à fournir localement des engins agricoles aux producteurs. Les contours précis du projet – calendrier de construction, volume de production ou encore localisation de l'unité – n'ont toutefois pas encore été dévoilés.

Cette initiative s'inscrit dans la continuité du programme " Farmers Service Centres " récemment lancé par les autorités. Ce programme prévoit l'installation, dans chaque district agricole, de centres équipés en intrants et en matériels agricoles modernes pour faciliter l'accès des agriculteurs aux outils de production.

Le défi est de taille. Malgré les nombreuses terres arables dont dispose le Ghana – estimées à 10 millions d'hectares, dont 7,4 millions exploités selon la FAO le taux de mécanisation reste très bas. Une étude de 2022 indique que près de 78 % des travaux agricoles sont encore réalisés manuellement. Une situation qui freine l'extension des surfaces cultivées et limite la productivité du secteur.

Au-delà de la mise à disposition de machines, d'autres obstacles subsistent. Le coût des équipements, le manque de services structurés de mécanisation et l'accès difficile au crédit freinent à la fois les agriculteurs et les initiatives privées. Un constat déjà souligné par un rapport de l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) en 2020.

Face à ces enjeux, le projet d'assemblage local représente plus qu'un simple partenariat industriel. Il s'agit d'un pas stratégique vers l'autonomisation du secteur agricole et l'essor d'un écosystème local capable de soutenir durablement la mécanisation des exploitations.

La Rédaction

Publié le 07/07/25 19:41