Le gouvernement du Ghana scelle un partenariat avec la Confédération suisse portant sur une enveloppe de 200 millions de dollars, soit 112,5 milliards FCFA, pour la mise en œuvre du Programme national pour l'énergie propre (NCEP). Ce programme est le premier projet d'énergie propre du Ghana, à être mis en œuvre conformément à l'article 6 de l'Accord de Paris, lequel permet la coopération entre États via des marchés du carbone pour atteindre leurs objectifs climatiques respectifs.
Dans le détail, la NCEP vise l'installation de 4 000 systèmes photovoltaïques solaires en toiture, répartis à travers le pays, pour une capacité totale de 137 MW d'énergie propre. En plus d'élargir l'accès à l'électricité verte, ce programme générera des crédits carbones vérifiés, appelés ITMO (Internationally Transferred Mitigation Outcomes), que le Ghana et la Suisse pourront utiliser pour satisfaire leurs engagements climatiques nationaux (CDN).
Lancé officiellement à Accra, le NCEP positionne le Ghana parmi les premiers pays au monde à concrétiser un projet bilatéral dans le cadre de l'article 6. Ce dispositif avait été amorcé en 2020, avec la signature d'un accord de coopération climatique entre les deux pays, ratifié par le parlement ghanéen. Pour Felix Addo-Okyeireh, directeur exécutif adjoint de l'Agence ghanéenne de protection de l'environnement (EPA), cette initiative marque une avancée décisive : ‘'Ce programme illustre comment le Ghana tire parti des marchés internationaux du carbone pour réaliser des réductions d'émissions réelles, mesurables et crédibles. Il s'agit d'une avancée significative dans notre ambition climatique nationale et notre transition vers une énergie propre''.
Au-delà de ses retombées environnementales, le NCEP devrait stimuler l'innovation locale, la création d'emplois verts et la participation du secteur privé à la transition énergétique. Le gouvernement ghanéen a d'ailleurs lancé un Fonds d'investissement pour les énergies renouvelables et la transition écologique, afin d'attirer davantage de capitaux privés et de promouvoir la production locale de panneaux solaires.
Le programme contribuera aussi à la réduction de 64 millions de tonnes d'équivalent CO₂ d'ici 2030, selon les CDN actualisées du Ghana, tout en consolidant la position du pays comme chef de file africain du marché du carbone. Soulignons qu'aujourd'hui, ce sont 90% des Ghanéens qui un accès à l'électricité, et près de 64% de cette production provient encore de sources fossiles, soulignant ainsi l'urgence d'accélérer la transition énergétique.
Narcisse Angan
Publié le 29/10/25 15:04