Le Nigeria émet avec succès 2,25 milliards USD d’eurobonds à un coût supérieur à 9%

ISIN : BRVMC0000000 - Ticker : BRVMC

En dépit d'un climat diplomatique tendu avec les États-Unis, le Nigeria a réussi ce 5 novembre à placer 2,25 milliards de dollars d'eurobonds, selon l'arrangeur Chapel Hill Denham. Cette levée de fonds vise à financer une partie du déficit budgétaire fédéral, l'économie nigériane cherchant à consolider des finances publiques éprouvées par la volatilité pétrolière et la pression inflationniste.

Cette émission s'inscrit dans une séquence politique inhabituelle : le week-end précédent, le président américain Donald Trump avait menacé Abuja d'une intervention militaire si les violences visant les chrétiens se poursuivaient. Une sortie controversée qui avait brièvement déstabilisé les obligations nigérianes, l'emprunt à échéance 2051 cédant 0,5 cent, avant un retour au calme.

Des conditions de financement exigeantes mais acceptées

L'opération nigériane se décompose en deux tranches, l'une à 10 ans rémunérée à 9,125%, l'autre à 20 ans à 9,625%. Ces niveaux traduisent le coût élevé auquel les États africains accèdent encore au marché, mais aussi la confiance relative des investisseurs dans la capacité du Nigeria à honorer sa dette.

Avec plus de 2,2 milliards de dollars mobilisés en une opération, Abuja confirme un retour graduel à des financements extérieurs après des années de contraintes, dans un contexte où la Banque centrale du Nigeria poursuit un cycle de normalisation monétaire et cherche à stabiliser le naira.

Voir aussi - Nigeria : Tinubu obtient le feu vert du parlement pour un emprunt extérieur de 2,85 milliards USD

Le Nigeria n'est pas un cas isolé. Plusieurs souverains africains profitent du regain d'appétit mondial pour les actifs émergents, dont la République du Congo qui a réalisée sa première émission en près de 20 ans. Le Kenya et l'Angola ont également initié des opérations réussies sur la scène internationale en octobre.

Ce retour coordonné intervient alors que les marchés anticipent une orientation plus accommodante des banques centrales, incitant les investisseurs à rechercher des rendements plus attractifs hors du monde développé.

Si Abuja bénéficie d'un environnement financier plus porteur, la situation reste délicate. La dynamique de dette demeure sous surveillance, tandis que les ajustements engagés sur les subventions et le change devront convaincre durablement les marchés. La volatilité géopolitique, matérialisée par l'épisode récent avec Washington, rappelle également la fragilité du sentiment des investisseurs.

La Rédaction

Publié le 05/11/25 12:41

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :

ACTUALITES RELATIVES
05/11/2025 Le Ghana atteint son objectif d'inflation à 8%
05/11/2025 Le Congo, 1er pays africain bénéficiant d’exonération totale de droit de douane avec Pékin
05/11/2025 Malgré une dette fragile, des États africains renouent avec les marchés internationaux
05/11/2025 Mamadou Sangafowa prend la présidence de l’APPO, l’association des pays producteurs de pétrole africains
04/11/2025 Le Bénin capte plus d’un milliard USD du FAD pour accélérer sa transformation économique
04/11/2025 Afrique : Le secteur aérien affiche une hausse de 6,1% du trafic de passagers en septembre
04/11/2025 Guinée équatoriale : La BAD accorde 58,6 millions d’euros pour renforcer le capital humain