Le géant pétrolier africain vient d'ouvrir les enchères pour 50 blocs d'exploration et de production, une opération d'envergure qui pourrait transformer le paysage énergétique du pays dans la décennie à venir. Gbenga Komolafe, directeur général de la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission, table sur des investissements atteignant les 10 milliards de dollars et une addition de 2 milliards de barils aux capacités nationales d'ici dix ans. Cette offensive commerciale intervient alors que le premier producteur d'hydrocarbures du continent cherche à inverser la tendance baissière qui affecte ses performances depuis plusieurs années.
La répartition des blocs proposés reflète une stratégie diversifiée de développement des ressources. Quinze zones terrestres côtoient dix-neuf périmètres en eaux peu profondes, tandis que quinze actifs dits frontières et un unique bloc en eaux profondes complètent l'offre. Lorsque les opérations atteindront leur vitesse de croisière, la production quotidienne devrait bondir de 400 000 barils, un volume significatif pour un pays qui dispose théoriquement de 37 milliards de barils en réserves prouvées et de 209 billions de pieds cubes de gaz naturel.
Le cadre juridique choisi pour cette opération s'appuie sur le Petroleum Industry Act adopté en 2021, une législation censée moderniser le secteur et rassurer les investisseurs internationaux sur la stabilité des règles du jeu. Les autorités nigérianes insistent sur leur volonté de conduire un processus transparent et compétitif, accessible via un portail dédié. Cette transparence affichée vise à dissiper les réticences historiques des compagnies internationales face à un environnement parfois jugé imprévisible.
Au-delà des chiffres, cette initiative traduit l'urgence pour Abuja de relancer une industrie pétrolière confrontée à de multiples défis. Entre infrastructures vieillissantes, insécurité dans le delta du Niger et concurrence accrue d'autres producteurs africains, le Nigeria doit impérativement attirer de nouveaux capitaux pour maintenir son rang continental. Le succès de ce round déterminera largement la capacité du pays à peser dans les équilibres énergétiques mondiaux des prochaines années.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 01/12/25 16:39