Au Sénégal, le Gouvernement, sous l'impulsion du Premier ministre Ousmane Sonko, présente ce vendredi 1er août 2025 le plan de redressement économique et social. L'objectif, selon lui, est de donner un signal positif aux marchés internationaux à travers des mesures concrètes permettant de retrouver une solidité budgétaire, une transparence et un développement économique.
" Ce plan n'est pas tombé du ciel, il fait partie d'un ensemble. Nous avons d'abord travaillé sur un document prospectif appelé Vision 2050, en trois phases. L'une d'elles est le redressement sur une périodicité de trois ans. La phase de redressement vise à adopter un modèle nouveau porté par le développement endogène ", a dit Ousmane Sonko.
Trois piliers pour refonder l'économie
Le premier chantier du plan est la réduction maîtrisée de la dépense publique. À ce niveau, les politiques fixées sont : l'amélioration de la planification stratégique, des cadres de dépenses à moyen terme, des indicateurs de performance, l'élargissement du scoring matriciel des projets, la digitalisation et l'optimisation de la commande publique, ainsi que la rénovation des procédures d'exécution budgétaire. Sans oublier la réduction de la taille de l'État. À ce niveau, il est attendu une réduction de 100 milliards FCFA sur le train de vie de l'État.
Le deuxième chantier concerne la mobilisation des ressources domestiques. Les mesures annoncées sont : l'identification de nouvelles ressources fiscales dans le secteur du numérique, l'optimisation des revenus du foncier, l'intensification des amendes et redevances au besoin, l'exploration du capital-investissement, et l'implémentation de la fiscalité environnementale. Le pays compte aussi privilégier les financements durables, verts, et les Gender Bonds.
Le troisième chantier est lié au financement endogène et à la mobilisation des ressources extérieures. Dans ce cadre, les options privilégiées sont : l'appel public à l'épargne, la promotion d'un secteur bancaire national, la finance islamique, la renégociation des contrats stratégiques et le financement participatif.
5 600 milliards FCFA attendus en deux ans
Le plan de relance économique et social va consacrer l'intensification de la taxe sur le mobile money, ce qui devrait rapporter 130 milliards FCFA. À côté, les paris en ligne seront taxés à hauteur de 70 %. Pour ce qui est du tabac, une taxe de 100 % sera désormais appliquée.
Sur la base de l'ensemble des projections minorées du plan de redressement économique et social, plus de 5 600 milliards FCFA de ressources sont espérées à l'horizon 2028. 2 111 milliards FCFA proviendront des ressources domestiques additionnelles, 1 091 milliards du recyclage d'actifs. Les retombées de la réduction de la taille de l'État sont estimées à 50 milliards FCFA. Quant au financement endogène complémentaire hors endettement, il produira 1 352 milliards FCFA.
Le plan de redressement économique et social est conçu dans un contexte où les audits et constats font état de 14 % de déficit et de 119 % de dette publique. Des agrégats macroéconomiques qui rendent les conditions de financement extérieur peu favorables.
Mouhamadou Dieng
Publié le 01/08/25 11:43