Le Mali apparaît comme l'un des principaux bénéficiaires du Fonds africain de développement, bras concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement. Au 1er octobre 2025, 71 projets avaient été approuvés, pour un montant cumulé de 1,37 milliard de dollars, dont 17 programmes en cours représentant 423,56 millions de dollars.
Cette dynamique s'inscrit dans la continuité d'un partenariat de long terme : 53 projets achevés totalisent plus d'un milliard de dollars d'engagements, contre un projet d'un coût de 53,88 millions de dollars annulé.
Dernière opération en date, un programme d'interconnexion routière et de facilitation du transport de 78,83 millions de dollars, approuvé fin novembre 2024, traduit la priorité accordée aux infrastructures transfrontalières.
Agriculture, transport, énergie ; une architecture d'appui ciblée
Trois secteurs concentrent l'essentiel des ressources mobilisées. L'agriculture et le développement rural arrivent en tête avec 422,43 millions de dollars pour 20 projets, suivis du transport (359,08 millions de dollars pour 9 projets) et de l'énergie (271,74 millions de dollars pour 9 projets).
Ces priorités traduisent une logique de soutien aux chaînes productives rurales, à l'intégration logistique et à l'accès à l'énergie, moteurs identifiés de la transformation économique malienne.
Parmi les opérations emblématiques figurent le Projet de résilience des communautés de base (56,52 millions USD), l'amélioration de l'axe Zantiébougou–Béssina–frontière ivoirienne (96,87 millions USD), ou encore les interconnexions électriques régionales liées à l'initiative Desert to Power (44,67 millions USD).
Sécurité alimentaire, énergie propre et adaptation climatique au cœur des priorités
L'accent mis sur l'agriculture répond à un double enjeu de sécurité alimentaire et de stabilité sociale dans un pays où ce secteur pèse plus d'un tiers du PIB et emploie la majorité de la population active.
La transition énergétique constitue un autre axe structurant, avec des initiatives d'électrification rurale, de mini-centrales hydroélectriques et de raccordement aux réseaux régionaux.
En parallèle, plusieurs programmes ciblent l'adaptation climatique, la gestion de l'eau et la résilience des territoires face aux chocs, comme le Programme P2-P2RS (49,83 millions USD) ou le PIDACC (11,63 millions USD).
Si les projets à forte intensité d'infrastructure dominent, le portefeuille intègre également des initiatives sociales comme l'autonomisation des femmes, la réinsertion des populations du Nord, et l'appui aux systèmes financiers locaux.
Les opérations de réforme du secteur financier et les lignes de crédit destinées aux institutions de financement constituent des leviers pour renforcer l'accès au crédit, encore limité dans l'économie nationale.
Dans un environnement marqué par des contraintes sécuritaires, budgétaires et climatiques, la présence du FAD offre un ancrage financier et technique essentiel. L'accent mis sur les infrastructures régionales vise également à soutenir la connectivité économique du Mali avec ses voisins du Sahel et de la CEDEAO.
À terme, l'enjeu sera d'amplifier l'effet catalyseur sur l'investissement privé, de renforcer les capacités locales d'exécution et d'accélérer les projets dédiés à l'énergie verte et à l'agro-industrialisation.
La Rédaction
Publié le 03/11/25 18:56