Le numérique devient une nouvelle frontière fiscale au Congo. Le projet de loi de finances 2026 introduit une redevance de cybersécurité, destinée à financer la montée en puissance de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Prélevée à hauteur de 20% des recettes issues de la taxe sur les transferts de fonds et du hub numérique, cette mesure consacre l'entrée officielle du digital dans le périmètre de la fiscalité nationale.
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Cette redevance, logée dans les dispositions parafiscales du PLF 2026, vise directement les opérateurs de paris et jeux en ligne, les plateformes de transferts de fonds, ainsi que les solutions de paiement dématérialisé. En pratique, elle s'appliquera sur la base des produits générés par la taxe sur les transferts de fonds, dont la répartition est désormais fixée à 50% pour l'État, 20% pour l'Autorité de régulation des transferts (ARTF), 10% pour l'Agence congolaise de sécurité informatique (ACSI) et 20% pour l'ANSSI. Le produit de cette redevance, estimé entre 1,5 et 2 milliards de FCFA sera entièrement réaffecté au financement des infrastructures et audits de cybersécurité nationale.
Pour Brazzaville, cette innovation fiscale s'inscrit dans une logique de sécurisation du système financier et de diversification les recettes publiques sans alourdir la pression directe sur les ménages. Avec l'essor du mobile money, des paiements digitaux et du commerce en ligne, le gouvernement cherche à encadrer des flux désormais stratégiques pour la souveraineté économique. L'ANSSI, bénéficiaire direct de cette manne, devrait pouvoir renforcer ses capacités techniques et réglementaires, notamment dans la détection des cyberattaques et la certification des opérateurs.
La Rédaction
Publié le 03/11/25 15:56