Le gouvernement nigérien annonce une revalorisation majeure du SMIG, Salaire minimum interprofessionnel garanti, désormais fixé à 42 000 FCFA, contre 30 047 FCFA auparavant. Cette décision, adoptée lors du dernier conseil des ministres de ce 22octobre, représente une augmentation de 39,78%, la plus importante depuis plus d'une décennie, et s'inscrit dans une série de réformes sociales destinées à renforcer la protection et le bien-être des travailleurs.
Face à la hausse du coût de la vie et à la pression inflationniste observée dans la sous-région, le gouvernement a choisi d'agir sur le levier des revenus. Cette revalorisation du SMIG vise à améliorer le pouvoir d'achat des salariés les plus modestes, en particulier dans les secteurs à faible rémunération, et à répondre aux revendications des partenaires sociaux exprimées ces derniers mois. Le taux horaire du SMIG est désormais fixé à 8 370,53 FCFA pour les travailleurs soumis à la durée légale hebdomadaire de 40 heures. Dans le secteur agricole et assimilé, le taux horaire est fixé à 236,87 FCFA. En décidant d'une telle augmentation, les autorités nigériennes envoient un message clair de soutien aux travailleurs, dans un pays où près de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
La Côte d'Ivoire mieux lotis dans l'UEMOA en matière de SMIG
Jusque-là dans la zone UEMOA, la Côte d'Ivoire se présente comme le premier pays ayant le SMIG le plus élevé fixé à 75 000 FCFA. Le Bénin 52 000 FCFA), le Burkina Faso (45 000 FCFA), le Mali (40 000 FCFA), le Sénégal (64 223 FCFA) et le Togo (52 500 FCFA).
Voir aussi - Côte d'Ivoire : Le SMIG augmente à 75 000 FCFA
Il convient de relever que l'application du SMIG demeure un défi majeur dans les pays d'Afrique de l'Ouest. En effet, l'économie informelle qui représente souvent près de 60 à 70% de l'activité économique dans ces Etats, limite considérablement son impact. En réalité, le SMIG ne concerne qu'une minorité de travailleurs évoluant dans le secteur formel : employés de l'administration publique, d'entreprises privées structurées ou d'industries.
Les artisans, commerçants ambulants ou agriculteurs, qui forment le gros de la population active, échappent à ce filet de sécurité salariale. Cette réalité fragilise l'objectif même du SMIG : garantir un revenu minimum décent pour tous. A cela s'ajoute l'inflation, qui érode le pouvoir d'achat des salaires, même dans le secteur formel. Avec la hausse des prix des denrées alimentaires, des carburants et des loyers, le SMIG, lorsqu'il existe, perd rapidement sa capacité à couvrir les besoins essentiels.
Narcisse Angan
Publié le 24/10/25 14:52