Nouveau coup de massue pour le Ghana! Après Fitch Rating, Accra vient de voir ce 3 octobre sa note de crédit de long terme, en devise, rabaissée à Caa2 par l'agence de notation Moody's.
Classée dans la catégorie ''Ultra spéculative'', cette note quoique moins dégradante par rapport à celle de Fitch Rating, située dans le catégorie '' Défaut'', traduit une très grande difficulté pour l'Etat ghanéen à honorer ses échéances de prêts.
Tout comme Fitch, Moody's explique cette dégradation de la qualité de crédit du souverain par la détérioration des indicateurs macroéconomiques (PIB, inflation, balance commerciale, taux de change, recettes...), aggravant encore les difficultés de liquidité et de soutenabilité de la dette du gouvernement et augmentant le risque de défaut.
'' Malgré le resserrement de la politique monétaire du Ghana en réponse au choc des prix mondiaux, l'inflation continue d'augmenter et la monnaie a subi des pressions très importantes (...). Sans soutien extérieur, les leviers politiques du gouvernement pour enrayer la détérioration du contexte macroéconomique et l'alourdissement du fardeau de la dette sont extrêmement limités '', détaille Moody's.
Voir aussi - Fitch rabaisse la note du Ghana à CC, en quasi défaut de paiement
Si le programme avec le FMI reste très attendu en raison de l'important décaissement de 3 milliards de dollars qu'il devrait occasionner, l'agence de notation s'inquiète en outre qu'il inclut une condition de restructuration de la dette afin d'en assurer la viabilité. Si cette éventualité était actée, l'Etat ghanéen pourrait alors demander à ses créanciers une rallonge des échanges et même négocier une baisse de créances dues. Une situation que Moody's pourrait probablement considérée comme ''un défaut''.
A noter que depuis le début de l'année, le cedi, la monnaie locale du Ghana, s'est dépréciée d'environ 40% par rapport au dollar américain. Les réserves de change ont chuté à 5,9 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre 2022 couvrant 4,5 mois d'importations et le taux d'inflation a grimpé à 34% fin août 2022, malgré les politiques mises en place par la Banque du Ghana.
Olivia Yao
Publié le 03/10/22 11:13