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Dans un contexte de tensions commerciales croissantes, notamment entre les États-Unis et la Chine, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a légèrement revu à la baisse ses estimations de croissance de la demande mondiale de pétrole pour les années 2025 et 2026.
Selon son rapport mensuel publié ce 14 avril 2025, le cartel pétrolier prévoit désormais une hausse de la demande de 1,3 million de barils par jour (mb/j) en 2025, contre 1,4 mb/j précédemment. L'OPEP anticipe une progression similaire pour 2026, soit une croissance d'environ 1% par an. Cette révision reflète principalement l'impact attendu des récents droits de douane imposés par les États-Unis, qui risquent de freiner la consommation d'énergie dans les mois à venir.
‘'Cet ajustement mineur est principalement dû aux données reçues pour le premier trimestre 2025 et à l'impact attendu sur la demande de pétrole, compte tenu des droits de douane américains récemment annoncés'', a indiqué l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.
Une vision plus optimiste que celle des autres acteurs
Malgré cette révision à la baisse, l'OPEP reste plus optimiste que d'autres institutions clés du secteur. L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), par exemple, a revu de 30% sa prévision de croissance pour 2025, la ramenant à 900 000 barils par jour. De son côté, la banque Goldman Sachs prévoit une hausse encore plus modeste, estimée à 500 000 barils par jour.
La baisse des prévisions intervient dans un climat de tensions internes au sein du groupe. Riyad, le principal acteur de l'OPEP, cherche à faire respecter les quotas de production convenus par l'ensemble des membres, alors que certains, comme le Kazakhstan, s'en affranchissent ouvertement. En mars, le pays a produit en moyenne 1,852 million de barils par jour, soit 422 000 barils de plus que son quota. Malgré les engagements pris, peu de progrès ont été observés dans le respect de ses obligations.
Des marchés volatils
Sur les marchés, le prix du baril reste sous pression. À Londres, les contrats à terme sur le brut tournent autour de 65 dollars, après avoir connu un fort repli la semaine dernière – atteignant leur plus bas niveau en quatre ans. Ce repli s'explique en partie par les incertitudes liées à la conjoncture économique mondiale, mais aussi par les doutes persistants sur la capacité de l'OPEP à réguler efficacement l'offre.
Il convient de rappeler que les prévisions de l'OPEP sont régulièrement revues en fonction de l'évolution de la conjoncture. L'organisation avait d'ailleurs commencé l'année 2024 avec des perspectives jugées trop optimistes par de nombreux observateurs, avant de procéder à six mois consécutifs de révisions à la baisse.
La prochaine mise à jour de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), très attendue par les marchés, devrait permettre d'y voir plus clair sur les tendances à venir.
La Rédaction
Publié le 14/04/25 13:42
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