Dans un contexte de forte tension sur le marché mondial des métaux, Trafigura, l'un des plus grands négociants mondiaux de matières premières basé à Singapour, a versé 200 millions de dollars, soit 111,37 milliards FCFA, en avance à la société canadienne Ivanhoe Mines Ltd., pour garantir l'accès à une partie de la future production de cuivre raffiné en République démocratique du Congo (RDC).
L'accord, conclu le mois dernier et annoncé ce mardi 8 juillet par Ivanhoe, porte sur 20 % des volumes d'anodes de cuivre qui seront produits au sein de la nouvelle fonderie du complexe Kamoa-Kakula, l'un des plus vastes projets miniers du continent africain, rapporte Bloomberg.
Selon les termes de l'accord, Trafigura obtiendra pendant trois ans un cinquième de la production annuelle de la fonderie, en contrepartie de son pré-paiement de 200 millions USD, rémunéré au taux SOFR (Secured Overnight Financing Rate) majoré de 3,75 %. Cette avance permet à Ivanhoe de renforcer sa trésorerie alors que sa filiale Kamoa Copper se prépare à démarrer les opérations de la fonderie dès le mois de septembre prochain.
Ce type d'accord illustre la bataille croissante entre les grands négociants mondiaux, comme Trafigura, Mercuria ou encore Vitol, pour sécuriser des approvisionnements en métaux stratégiques. Le cuivre, métal clé pour les infrastructures énergétiques, les véhicules électriques et la transition verte, est devenu hautement convoité à mesure que la demande mondiale augmente et que les stocks diminuent.
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La future fonderie d'Ivanhoe aura une capacité de traitement de 500 000 tonnes de concentré de cuivre par an, ce qui en fera la plus grande fonderie d'Afrique, selon les projections de l'entreprise. Ce projet industriel majeur est situé dans la province du Lualaba, au sein du complexe minier Kamoa-Kakula (au Sud de la RDC), un gisement mondialement reconnu pour la qualité et la richesse de son minerai.
Kamoa-Kakula est développé par Ivanhoe Mines en partenariat avec les géants chinois CITIC Metal Ltd. et Zijin Mining Group, qui détiennent ensemble 80 % des parts de la fonderie. Le projet est également stratégique pour la RDC, qui souhaite accroître la transformation locale de ses ressources minières au lieu de les exporter à l'état brut.
L'annonce de cet accord intervient alors que la compétition pour l'accès au cuivre africain s'intensifie, notamment dans les pays riches en minerais comme la RDC et la Zambie. Ces contrats de pré-paiement deviennent des leviers essentiels pour les négociants afin d'accéder à des volumes garantis à long terme, dans un marché de plus en plus volatile. Pour la RDC, ces partenariats représentent une opportunité de valoriser davantage ses ressources naturelles, tout en attirant des flux financiers nécessaires au développement industriel.
Narcisse Angan
Publié le 08/07/25 16:13