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Le Sénégal annonce la rupture d'un contrat signé avec la firme saoudienne Acwa Power, fin mars dernier, dans les tout derniers jours de la gouvernance de l'ex-président Macky Sall. Ce contrat de Partenariat public-privé (PPP) de près de 700 millions d'euros, soit 458 milliards FCFA, concerne la construction et l'exploitation d'une usine de dessalement d'eau de mer au niveau du lac Rose, à 25 km de Dakar, la capitale sénégalaise.
L'infrastructure était prévue disposer d'une capacité de production de 400 000 m3 d'eau par jour en deux phases de 200 000 m3/j chacune, mobilisables respectivement en 2033 et 2043. Elle devrait dépasser la capacité de production actuelle de la première usine de dessalement des Mamelles (200 000 m3/) également à Dakar, d'un coût d'environ 158 milliards FCFA.
Voir aussi - Sénégal : Acwa Power prévoit de construire une usine de dessalement d'eau de mer de 458 milliards FCFA
Cet investissement présenté alors comme un des plus importants émanant du secteur privé dans le pays était prévu aboutir à la réalisation de cet ambitieux projet qui devrait contribuer à couvrir la demande grandissante en eau potable dans la capitale sénégalaise et ses environs.
C'est donc le premier contrat majeur remis en cause par les nouvelles autorités du pays. A en croire le ministre sénégalais en charge de l'Eau, Cheikh Tidiane Dièye cité par des sources consultées par Sika Finance, ‘'Ce projet n'est pas conforme aux intérêts du pays''. En outre, il précise que le Sénégal aurait dû acheter cette eau produite pour un montant compris entre 20 et 40 milliards FCFA par an. Les juristes du gouvernement sénégalais sont à l'œuvre pour l'examen d'éventuelles retombées judiciaires de l'annulation du contrat, mais "la construction de l'usine n'a pas encore commencé et il ne peut y avoir un préjudice", indique Cheikh Tidiane Dièye.
Il faut souligner que le président Bassirou Diomaye Faye avait prévenu sur la renégociation de certains contrats existants avec des multinationales, afin de s'assurer qu'elles servent bien les intérêts du Sénégal. D'ailleurs, lors de la 7ème édition du Sommet MOTA (Mining on Top Africa) tenu à Paris en France du 3 au 4 juillet dernier, le ministre sénégalais des Mines et du Pétrole, Biram Soulèye Diop, a réitéré dans ses propos au cours de sa prise de parole, le réexamen par le gouvernement de certains accords dans le secteur minier et pétrolier pour qu'ils bénéficient davantage aux populations locales.
Narcisse Angan
Publié le 06/07/24 09:14
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