COURS | GRAPHIQUES | ACTUS | FORUM |
Le gouvernement du Sénégal tente d'atténuer les effets de la situation économique et financière difficile, exacerbée par des finances publiques sous tension et des marges de manœuvre budgétaires réduites, voire quasi inexistantes. En Conseil des ministres du jeudi 3 juillet, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a donné de nouvelles orientations censées marquer le début du plan de redressement.
Ainsi, il a demandé au Premier ministre, Ousmane Sonko, de poursuivre les efforts d'assainissement des finances publiques et de mettre l'accent sur l'investissement productif, l'apurement progressif de la dette intérieure et le développement du secteur privé. Dans cette dynamique de redressement d'une situation économique sans précédent, le chef de l'État a rappelé son attachement à l'amélioration soutenue de l'environnement des affaires, qui doit se hisser au niveau des meilleurs standards internationaux.
À ce sujet, il estime qu'il est nécessaire de garantir un suivi minutieux, assuré par le Premier ministre, de la préparation du prochain Forum ''Invest in Sénégal'' prévu les 7 et 8 octobre 2025, avec une forte implication du secteur privé national. Par ailleurs, il a souligné l'importance de revoir, pour plus de cohérence et d'efficience, les dispositifs et mécanismes nationaux de financement de l'économie.
À ce titre, il a demandé au ministre des Finances et du Budget, au ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, ainsi qu'au ministre auprès du Président de la République, chargé du suivi, du pilotage et de l'évaluation de l'Agenda national de Transformation Vision Sénégal 2050, de proposer, sous la supervision du Premier ministre, une stratégie de rationalisation opérationnelle des instruments de financement publics, tels que la Caisse des Dépôts et Consignations, le FONSIS, le FONGIP, la BNDE, la Banque de l'Habitat du Sénégal ou encore le Fonds de la Microfinance.
Cette stratégie, selon le président, permettra de consolider une économie endogène à partir de la mobilisation optimale des ressources nationales.
Dans ce contexte international marqué par l'incertitude et la volatilité des marchés financiers, il considère qu'il est impératif de compter d'abord sur ses propres forces, à travers notamment la mise en œuvre réussie de la nouvelle politique agricole et de souveraineté alimentaire, la maîtrise stratégique du secteur de l'énergie et l'accélération de l'industrialisation.
Sans oublier la valorisation des potentialités des terroirs et la mise en valeur des ressources naturelles dans les secteurs et filières à forte intensité de main-d'œuvre. Dans cette phase de la gouvernance publique, Bassirou Diomaye Faye estime qu'il s'agit aussi de mobiliser davantage les acteurs économiques nationaux et internationaux ainsi que toutes les composantes des administrations publiques et parapubliques.
Attendant en vain, depuis un an, un décaissement du Fonds monétaire international (FMI), qui exige une situation plus lisible de la gestion des finances publiques, le Sénégal fait face à des tensions financières et budgétaires. D'où sa présence plus accrue sur le marché des titres. En une semaine, 417 milliards FCFA ont été mobilisés, dont la dernière opération, datant du 3 juillet 2025, a permis de lever 192 milliards FCFA grâce à une BAT et deux OAT.
La Rédaction
Publié le 04/07/25 10:11
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :