Au Sénégal, ces dernières années, le gouvernement fait de la Souveraineté alimentaire, une priorité absolue. Depuis plusieurs mois, les initiatives se succèdent. Déjà en 2023, aux lendemains de la crise sanitaire et en pleine guerre entre la Russie et l'Ukraine, le Gouvernement mettait en place, la stratégie nationale couvrant une période et cinq ans.
Elle était estimée à 5000 milliards FCFA. La stratégie comprenait plusieurs programmes notamment l'augmentation de la production rizicole dans la vallée du fleuve. L'initiative phare est l'augmentation massive des aménagements hydro-agricoles de la vallée avec un accompagnement en termes de mécanisation agricole, de production de semences de très bonne qualité, de réfection et de réhabilitation de l'existant. Ce projet a un coût évalué à 1000 milliards FCFA.
Au même moment, le pays expérimentait la culture du blé, avec 8 variétés homologuées constituées de 4 spéculations tendres pour la production de pain et 4 dures pour la fabrication de couscous, pâtes alimentaires, biscuits, gâteaux et beaucoup d'autres produits transformés.
Hausse de 90 milliards du budget en 5 ans
Ayant toujours pour ambition de favoriser la souveraineté, le Sénégal a régulièrement augmenté ces dernières années, le budget alloué à la campagne agricole. Pour 2025-2026, a été fixé à 130 milliards FCFA. Il s'agit ainsi d'une hausse de 10 milliards FCFA par rapport à la précédente campagne.
Le budget alloué à la campagne agricole connaît une tendance croissante depuis 2020. Il a évolué de 90 milliards FCFA en cinq ans. II est passé de 40 milliards FCFA à 60 milliards FCFA en 2021 puis à 80 milliards FCFA en 2022, avant d'atteindre 100 milliards FCFA en 2023, puis à 120 milliards FCFA en 2024. L'objectif est de soutenir les producteurs, améliorer l'accessibilité des intrants et renforcer les infrastructures.
Des importations toujours conséquentes
Malgré les investissements colossaux, le Sénégal peine à couvrir la demande locale pour diverses variétés de produits. Le pays importe 1,4 milliard de tonnes de riz chaque année et 860 000 tonnes de blé, 450 000 tonnes de maïs ; 1 200 000 tonnes d'huile de cuisson et 1 200 000 tonnes de sucre.
Ces chiffres mis en avant montrent selon le ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage, la nécessité d'investir dans le secteur afin d'augmenter les productions, mais également de générer des ressources conséquentes pour les acteurs.
Ainsi, actuellement, l'option prise par le Gouvernement est de renforcer l'innovation agricole par le déploiement des technologies de pointe. À côté, les agriculteurs sont en train d'être organisés en coopératives agricoles, qui bénéficient de financements pour maximiser les productions et les retombées économiques et sociales.
L'oignon sauve les meubles
La récolte d'oignon est attendue à 450 000 tonnes en 2025, selon Serigne Guèye Diop, ministre de l'Industrie et du Commerce. Ce sera ainsi, un record pour la filière. En moyenne, la profession annuelle d'oignon est de 429 000 tonnes entre 2018 et 2023.
Maintenant avec les quantités attendues, un surplus de 100 000 tonnes, devrait se dégager car les besoins de consommation sur le marché local sont évalués à 350 000 tonnes. Cependant même si les productions sont importantes, ce secteur fait face à des pertes post-récoltes de l'ordre de 30% à cause de l'insuffisance des infrastructures de stockage.
Mouhamadou Dieng
Publié le 26/09/25 13:20