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La semaine du 16 au 20 juin 2025 a confirmé la bonne tenue du marché régional des titres publics de l'UMOA. Cinq pays ont sollicité les investisseurs pour un montant cumulé de 175,36 milliards FCFA, et ont reçu en retour des offres totalisant 306,18 milliards FCFA, soit un taux de couverture global de 175 %. Cette dynamique témoigne d'un appétit toujours soutenu des investisseurs, bien que les montants finalement retenus aient été taillés en fonction des profils de risque et des stratégies propres à chaque émetteur.
Au total, 184,19 milliards FCFA ont été mobilisés cette semaine, tant dans le cadre de nouvelles émissions que pour des opérations de reprofilage. La Côte d'Ivoire capte près de la moitié des ressources avec 88,7 milliards FCFA (dont une réémission de 55,7 milliards FCFA), suivie du Burkina Faso (33 milliards FCFA) et du Bénin (27,5 milliards FCFA). La Guinée-Bissau et le Niger ferment la marche avec respectivement 15 et 20 milliards FCFA. Si les montants levés dépassent légèrement les annonces initiales, cela traduit un besoin accru en ressources pour soutenir les programmes de financement public.
La structuration des émissions montre un net recours aux Bons Assimilables du Trésor (BAT), avec 132 milliards FCFA levés, contre 52 milliards FCFA pour les Obligations Assimilables du Trésor (OAT). Cette préférence pour les instruments de court terme reflète la volonté des États de réduire leur exposition aux taux longs, plus coûteux, dans un contexte où l'orientation à la baisse du taux directeur de la BCEAO suscite l'espoir d'un financement moins onéreux dans les mois à venir.
La Côte d'Ivoire concentre à elle seule 77 milliards FCFA de BAT sur la période, tout en diversifiant sa courbe avec 12 milliards FCFA en OAT. Le Burkina Faso affiche une stratégie plus équilibrée (18 milliards en BAT et 15 milliards en OAT), tandis que le Bénin adopte une logique inverse avec une nette prédominance des OAT. Le Niger, de son côté, reste positionné exclusivement sur le court terme.
Le Bénin s'illustre avec un taux de couverture record de 468 %, recevant plus de 116 milliards FCFA pour un besoin initial de 25 milliards. Ce résultat confirme la qualité perçue de sa signature dans un environnement où les investisseurs restent attentifs à la solidité budgétaire des États. Le pays a finalement retenu 27,5 milliards FCFA, légèrement au-dessus de son objectif initial.
Le Burkina Faso enregistre également une bonne performance avec un taux de couverture de 132 %. Le Trésor a ajusté à la hausse son niveau de levée, passant de 30 à 33 milliards FCFA, démontrant une approche opportuniste. La Côte d'Ivoire, de son côté, réalise l'opération la plus importante de la semaine, avec 88,7 milliards FCFA levés, reflet d'une présence constante.
La Guinée-Bissau, avec un taux de couverture de 260 %, maintient une dynamique positive en levant le montant exact prévu. Enfin, le Niger, dont le rachat a suscité une demande équivalente à l'offre (20 milliards FCFA pour un objectif de 19,67 milliards), dans un contexte de confiance mesurée.
Les résultats de la semaine traduisent une liquidité toujours abondante sur le marché régional, mais aussi une sélectivité croissante des investisseurs. Alors que la BCEAO a entamé un cycle d'assouplissement de sa politique monétaire, les Trésors continuent de privilégier le court terme, anticipant une baisse progressive des exigences de rendement de la part du marché. La question du rééquilibrage progressif vers les OAT reste néanmoins ouverte, notamment dans une perspective de gestion proactive de la soutenabilité de la dette à moyen terme.
La Rédaction
Publié le 24/06/25 16:01
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