Yaatoo, le fleuron ivoirien du e-commerce, ferme ses portes

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Prosuma, le géant ivoirien de la grande distribution met un terme à son aventure dans le commerce en ligne via sa marque Yaatoo, lancée il y a un peu plus de trois ans, en juillet 2016. Ce 13 septembre, Doungnan Coulibaly qui a été coopté pour mettre en place et diriger cette filiale du groupe a annoncé la nouvelle en faisant part de la décision des actionnaires " d'arrêter les investissements dans le E-commerce ".

L'aventure Yaatoo a démarré dans un contexte de forte concurrence marqué par l'arrivée du français Carrefour et l'émergence de Jumia qui a su s'imposer comme l'acteur de référence du marché local.

Yaatoo qui revendiquait la place de second site d'achat en ligne derrière Jumia proposait l'ensemble des produits exposés dans les enseignes du groupe (Cash Ivoire, Bonprix, Casino, ...) y compris l'électroménager, pour un total de 12 000 références, mais son offre restait largement en deçà du large éventail de son rival qui a conquis les masses.

Voir aussi - Jumia : 66,7 millions d'euros de pertes au second trimestre

Les innovations comme " la livraison Express en 2 h Chrono dans les 10 communes d'Abidjan " ou encore " le paiement sécurisé en ligne par carte bancaire (Visa & Mastercard) " de Yaatoo n'ont pas suffi à convaincre les actionnaires sur ses perspectives notamment en terme de rentabilité, probablement l'une des raisons de son retrait du marché. " Il est obsolète de juger une start-up ICT uniquement par son compte de résultat dès les premières années de son existence. A ce jeu, Facebook, Amazon, Google et j'en passe, n'auraient survécu si ce prisme d'analyse prévalait aux USA ", fait remarquer Doungnan Coulibaly. Une liste à laquelle on peut ajouter Jumia qui cumule également les pertes depuis sa création, mais parie sur l'avenir du secteur en Afrique.

Voir aussi - Afrimarket en liquidation judiciaire

L'arrêt des activités de la filiale de Prosuma arrive alors que la startup française Afrimarket est en liquidation, faute d'avoir pu lever des fonds pour poursuivre son développement sur le continent africain dans un secteur qui nécessite d'importants investissements pour tenir la compétition face au mastodonte Jumia.

" Il faut plusieurs années d'investissements, ajoute Coulibaly, d'autant plus que les marchés sont encore trop petits en Côte d'Ivoire et en Afrique et que d'autres enjeux sont parfois minimisés, notamment en termes d'infrastructure logistique, technologique, bancaire, etc ".

Jean Mermoz Konandi

Publié le 16/09/19 09:46

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