À Abidjan, où se tient le 25e Séminaire d'Afreximbank sur le financement du commerce, la banque panafricaine a lancé un appel au renforcement des compétences des institutions financières africaines. Gwen Mwaba, directrice générale en charge du Financement du commerce, a placé la formation des professionnels de la finance au centre de la stratégie de développement du continent lors de l'ouverture de cet événement qui rassemble jusqu'à jeudi des centaines de banquiers et décideurs.
Le diagnostic posé est sans ambiguïté. L'Afrique possède d'importantes ressources naturelles dans les minéraux, les hydrocarbures et l'agriculture, ainsi qu'un éventail croissant d'opportunités à valeur ajoutée dans l'énergie, les métaux et la logistique. Mais ces richesses ne se transformeront en développement tangible que si les banques et institutions financières acquièrent les compétences structurelles nécessaires pour les financer de manière responsable et efficace, avec une gestion rigoureuse des risques.
Cette vision fait des ressources humaines le maillon essentiel entre potentiel et prospérité. Selon Mwaba, des banquiers bien formés, dotés de capacités sophistiquées de structuration des transactions, peuvent adapter le financement aux chaînes de valeur à forte intensité de capital tout en alignant les projets sur les besoins de développement local et les sauvegardes environnementales. La compétence technique devient ainsi le préalable à toute valorisation durable des ressources africaines.
Le financement du commerce repose sur trois piliers que la dirigeante d'Afreximbank considère comme incontournables. La confiance entre acteurs, l'évaluation précise des risques et la liquidité forment le socle sur lequel se construisent le commerce, l'investissement et la création d'emplois. L'enjeu collectif consiste à garantir que cette ressource vitale parvienne de manière fiable aux entreprises qui en ont besoin et que ses bénéfices soient largement partagés à travers le continent.
La banque panafricaine a d'ailleurs bâti depuis plus de trois décennies un portefeuille diversifié de programmes et facilités pour soutenir l'intégration régionale et la création de valeur. Elle finance massivement les secteurs orientés vers l'exportation et les infrastructures propices au commerce, développe des outils novateurs de partage des risques pour mobiliser des capitaux privés, et propose des facilités spécialisées pour le financement des produits de base alignées sur les garanties environnementales et sociales.
Cette approche collaborative traduit une conviction partagée par les organisateurs. Aucune institution, aussi puissante soit-elle, ne peut à elle seule relever les défis du financement du commerce africain. En associant acteurs publics, privés et technologiques, Afreximbank cherche à bâtir un écosystème où chaque partie prenante apporte son expertise spécifique. Les banques traditionnelles maîtrisent la gestion des risques, les fintechs accélèrent les processus, tandis que les institutions de développement apportent une vision de long terme.
En investissant massivement dans la formation plutôt qu'en se limitant à des opérations de prêt, Afreximbank adopte une stratégie de transformation structurelle. Chaque professionnel formé devient un catalyseur capable de structurer de multiples transactions, créant un effet multiplicateur bien supérieur à celui d'un financement ponctuel. Cette approche vise à doter l'Afrique d'une génération de banquiers capables de piloter eux-mêmes la transformation économique du continent, en mobilisant les ressources nécessaires et en les orientant vers des projets porteurs de croissance inclusive et durable.
La Rédaction
Publié le 05/11/25 15:44