Afrique : Le rythme de la croissance ralentit à 3,2% en 2023, malgré une résilience

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Sous l'impact de divers chocs majeurs, tels que les répercussions du changement climatique, des phénomènes météorologiques extrêmes, la montée en flèche des prix des denrées alimentaires et le ralentissement de l'économie chinoise, l'économie africaine a subi un repli, enregistrant une croissance de 3,2% en 2023, par rapport à 4,1% en 2022, selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement (BAD) sur les performances et perspectives macroéconomiques de l'Afrique en janvier 2024.

Malgré ce recul global, certains pays africains ont émergé avec des performances robustes. L'Éthiopie, la Côte d'Ivoire, la République Démocratique du Congo, Maurice et le Rwanda ont enregistré des augmentations de production dépassant les 5%. Ces hausses ont été alimentées par un regain des dépenses d'investissement, une reprise vigoureuse du secteur du tourisme, une performance solide du secteur minier et les avantages découlant de la diversification économique.

L'analyse détaillée de la croissance du côté de la demande révèle que les dépenses de consommation, à la fois des pouvoirs publics et des ménages, ont été les principaux moteurs, contribuant pour 2,5 points de pourcentage, représentant environ 77,6% de la croissance de la demande intérieure globale. Les exportations nettes ont également joué un rôle significatif, contribuant pour environ 1 point de pourcentage, soit 29,8% de la croissance de la demande intérieure globale.

Cependant, le rapport souligne que l'investissement privé a fléchi d'environ 0,2 point de pourcentage en 2023, par rapport à une augmentation de 1 point de pourcentage l'année précédente. Cette contraction est attribuée au coût élevé persistant du capital et à la prudence continue des investisseurs.

En ce qui concerne l'offre, bien que le secteur des services demeure le moteur principal de la croissance, sa contribution a diminué à 1,8 point de pourcentage, soit 55,6% de la croissance de l'offre intérieure globale, comparativement à 2,9 points de pourcentage l'année précédente. Ce déclin est imputable à la performance modérée des services financiers, au repli du secteur touristique en raison de la faiblesse de la croissance économique mondiale et aux défis structurels affectant l'approvisionnement en électricité et en eau.

Cependant, les secteurs de l'industrie et de l'agriculture ont enregistré des contributions accrues en 2023, atteignant respectivement 0,9 point de pourcentage (27,4% de la croissance) et 0,6 point de pourcentage (19,2%). Cette amélioration est principalement attribuable à la croissance de l'industrie manufacturière légère et de l'industrie automobile.

En ce qui concerne les perspectives, le rapport indique une légère amélioration, projetant un taux de croissance économique du continent à 3,8% en 2024, marquant une accélération de 0,6 point de pourcentage par rapport à 2023.

Dr Ange Ponou

Publié le 19/02/24 16:52

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