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Face à l'urgence d'améliorer l'accès à l'eau potable et aux services d'assainissement en Afrique, la Banque africaine de développement (BAD), la Facilité africaine de l'eau et l'Association des institutions européennes de financement du développement ont organisé, ce 18 mars 2025 à Bruxelles, un événement d'investissement d'envergure. Cette rencontre réunira des institutions de financement du développement, des investisseurs privés et des organisations philanthropiques, avec un objectif clair : accélérer les investissements dans les infrastructures hydrauliques et sanitaires du continent.
Des besoins colossaux face à une crise persistante
L'Afrique fait face à un défi majeur en matière d'accès à l'eau potable et à l'assainissement. Selon un rapport de l'UNICEF et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié en 2020, 411 millions d'Africains sont privés d'eau potable, 779 millions ne bénéficient pas de services d'assainissement adéquats, et 839 millions n'ont pas accès à des infrastructures d'hygiène de base. Ces lacunes entraînent des conséquences dramatiques sur la santé publique, favorisant la propagation de maladies d'origine hydrique comme le choléra et la diarrhée, responsables de plus de 400 000 décès par an sur le continent.
Outre ses conséquences sanitaires, le déficit en infrastructures hydrauliques pèse lourdement sur l'économie africaine. Le manque d'assainissement engendre une perte économique estimée à 5,5 milliards de dollars par an en Afrique subsaharienne, due aux coûts de santé et à la diminution de la productivité. Pourtant, selon des études de la Banque mondiale, chaque dollar investi dans des services d'eau et d'assainissement génère au moins 7 dollars de bénéfices économiques, en raison des gains de productivité, de la réduction des coûts médicaux et de la création d'emplois.
Une mobilisation financière indispensable
Lors de cet événement, la Banque africaine de développement et la Facilité africaine de l'eau auraient présenté une série de projets prêts à être financés, ainsi que d'autres en phase de préparation. Ces initiatives visent à attirer des capitaux vers des projets à fort impact, permettant d'améliorer durablement l'accès aux services hydrauliques et sanitaires.
‘'Les infrastructures d'approvisionnement en eau et d'assainissement sont essentielles à la croissance économique. Investir dans ce domaine est non seulement une nécessité, mais relève également du bon sens économique'', a souligné Mtchera Chirwa, directeur du développement de l'eau et de l'assainissement à la BAD.
Avec une population qui devrait doubler d'ici 2050, l'Afrique doit impérativement relever le défi de l'accès à l'eau et à l'assainissement pour garantir son développement durable. L'événement du 18 mars 2025 s'inscrit donc dans une dynamique de transformation structurelle, visant à catalyser des investissements stratégiques au service de la santé publique et de la croissance économique du continent.
La Rédaction
Publié le 19/03/25 10:40
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