Assemblées annuelles 2025 de la BAD : Faire levier sur le capital africain pour un développement endogène

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Du 26 au 30 mai 2025, Abidjan accueillera un rendez-vous stratégique pour l'avenir économique du continent en l'occurrence les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Ce rendez-vous annuel se penchera sur un impératif devenu central : comment mobiliser efficacement le capital africain pour stimuler un développement durable, autonome et résilient.

Dans un contexte international marqué par la montée des tensions géopolitiques, l'alourdissement de la dette, les menaces climatiques et la résurgence de politiques protectionnistes, les économies africaines sont appelées à repenser leurs modèles de financement. C'est ce que les dirigeants de la BAD ont mis en exergue lors du briefing média préparatoire, tenu le 10 avril 2025 à Abidjan.

Le capital africain au cœur de la stratégie

Le thème retenu pour ces Assemblées — ‘'Tirer le meilleur parti du capital de l'Afrique pour favoriser son développement'' — donne le ton. Il s'agit de réfléchir à la manière dont les ressources internes du continent, qu'elles soient fiscales, humaines, naturelles ou commerciales, peuvent être pleinement valorisées au service d'une croissance inclusive.

‘'L'Afrique doit mettre son propre capital au travail. C'est en regardant en nous-mêmes que nous construirons notre avenir'', a affirmé avec force Vincent Nmehielle, secrétaire général de la BAD

Même tonalité du côté de Kevin Urama, économiste en chef et vice-président de la BAD : ‘'Il est temps de passer d'une logique d'assistance à une logique d'autonomisation''. Selon lui, la conférence permettra de formuler des actions concrètes à partir des dialogues entre chefs d'État, décideurs, partenaires techniques et experts du développement.

L'événement ne sera pas seulement technique. Il revêt aussi une forte dimension politique avec l'élection du prochain président de la BAD, qui succédera à Akinwumi Adesina après deux mandats de cinq ans. Le vote se déroulera selon une règle de double majorité impliquant les 81 gouverneurs de la Banque, et le nouveau président prêtera serment le 1er septembre 2025.

Au-delà de cette échéance institutionnelle, les gouverneurs devront examiner le rapport annuel de la Banque, évaluer les performances financières et tracer les orientations pour les années à venir.

Répondre à la ‘'prime Afrique'' et changer le narratif

Une autre bataille clé sera celle de la perception du risque africain sur les marchés financiers. Le président sortant, Akinwumi Adesina, a régulièrement dénoncé la ‘'prime Afrique'', cet écart injustifié qui fait grimper les coûts d'emprunt des pays africains malgré un taux de défaut historiquement plus faible que dans d'autres régions. ‘'Ce biais doit cesser. Il pénalise le financement du développement'', martèle-t-il.

Dans cette optique, la BAD plaide pour une refonte du système d'évaluation du risque et une meilleure valorisation des actifs africains, notamment dans le cadre du rapport phare ‘'Perspectives économiques en Afrique 2025'', qui sera dévoilé lors des Assemblées.

Moins d'aide, plus d'initiatives endogènes

La baisse de l'aide publique au développement, combinée à une hausse des barrières douanières dans plusieurs économies partenaires, incite le continent à renforcer ses capacités internes. Pour la BAD, l'enjeu est désormais de structurer des marchés financiers régionaux dynamiques, de mobiliser l'épargne domestique, et de favoriser les investissements productifs.

‘'Ne déplorons pas le recul de l'aide. Concentrons-nous sur ce que l'Afrique peut faire par elle-même'', a lancé Kevin Urama, en appelant les médias à promouvoir un narratif plus équilibré du développement du continent.

Organisée en format hybride, la conférence rassemblera à Abidjan et en ligne plus d'une centaine de médias internationaux et africains. Quatre grands événements thématiques et un dialogue présidentiel sont prévus, pour aborder en profondeur les leviers de mobilisation du capital africain.

La BAD attend de ces échanges des recommandations fortes sur la transformation structurelle des économies africaines, la gouvernance institutionnelle, et l'accès équitable aux financements.

La Rédaction

Publié le 11/04/25 11:22

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