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Le Burkina Faso et le Tchad posent les jalons d'une coopération renforcée dans le domaine des mines et de la géologie, dans un contexte de mutation profonde du secteur extractif en Afrique. A l'occasion d'une visite de travail de la ministre tchadienne en charge du Pétrole, des Mines et de la Géologie, Ndolenodji Alixe Naimbaye, une série d'échanges stratégiques a été menée avec son homologue burkinabè, Yacouba Zabré Gouba. Cette rencontre a culminé le 18 juillet par la signature d'un mémorandum d'entente, scellant ainsi une volonté politique affirmée de coopération Sud-Sud au service du développement minier, rapporte une note du département ministériel en charge des Mines au Faso.
Loin des accords protocolaires sans suite concrète, ce partenariat entend produire des résultats tangibles. La priorité : mutualiser les savoir-faire et renforcer les capacités institutionnelles et techniques des deux États. ‘'Cette signature marque une étape très importante dans une coopération qui prend un nouvel élan'', a déclaré Yacouba Zabré Gouba, soulignant l'ambition commune de bâtir un secteur extractif transparent, moderne et bénéfique pour les populations. ‘'Cartographie géologique, analyse minérale, numérisation des cadastres et formalisation de l'orpaillage'', figurent parmi les axes clés de cette collaboration. Le Tchad, engagé dans une réforme de son code minier, voit dans l'expertise burkinabè, déjà bien affirmée à l'échelle ouest-africaine, un levier d'accélération.
La délégation tchadienne a pu découvrir plusieurs structures de référence burkinabè, dont le Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB) et la société Golden Hand, spécialisée dans le traitement du charbon fin. Ces visites ont permis de mettre en lumière les bonnes pratiques burkinabè en matière de gouvernance des ressources et de valorisation des résidus miniers. A travers ce dialogue technique approfondi, les deux pays entendent bâtir des outils communs de gestion moderne, tout en promouvant la transparence, l'innovation technologique et la souveraineté sur leurs ressources.
L'accord signé n'est pas un point d'arrivée, mais le point de départ d'un partenariat structuré et évolutif. Il prévoit notamment des échanges d'expertises techniques et institutionnelles ; la mise en place de programmes conjoints de formation ; la participation croisée à des événements majeurs du secteur minier, notamment la SAMAO (Semaine des activités minières d'Afrique de l'Ouest) au Burkina Faso, et le premier Salon International des Mines et Carrières du Tchad, prévu courant 2025.
En favorisant la coopération inter-africaine, le Burkina Faso et le Tchad démontrent que les ressources minières, longtemps sources de dépendance ou de tension, peuvent devenir des vecteurs de transformation locale, de création d'emplois et de renforcement des capacités. Dans un continent où les potentialités minières abondent, ce type d'alliance pourrait bien tracer la voie vers une souveraineté plus affirmée sur les richesses du sous-sol africain.
Narcisse Angan
Publié le 21/07/25 17:32
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