CEMAC : Le régulateur incite les banques à prêter davantage à 21 entreprises

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MTN Cameroun et 20 autres entreprises bénéficieront d'un privilège
auprès des banques de la CEMAC

La Commission bancaire d'Afrique centrale (COBAC) a octroyé, en fin d'année dernière, le statut de “grand standing et d'importance nationale” à 21 entreprises en activité dans la région dont 14 du Gabon, 6 du Cameroun et une de la Guinée Équatoriale. Il s'agit d'entreprises qui, aux yeux du régulateur bancaire de la CEMAC, ont un poids “particulièrement élevé” dans l'économie locale. Elles ont été sélectionnées sur proposition des associations bancaires de leurs pays respectifs.

On retrouve dans cette liste des entreprises détenues par des acteurs locaux, des filiales de multinationales et même des sociétés publiques. On peut citer entres autres MTN Cameroon ; Congelcam du milliardaire camerounais Sylvestre Ngouchinghe ; les filiales de TotalEnergies au Gabon et en Guinée Équatoriale; SOBRAGA, la filiale gabonaise de Castel ; Gabon Telecom…

Le Cameroun aurait pu avoir 6 entreprises en plus dans cette liste mais la demande de ces dernières a été rejetée en raison de la non certification de leurs états financiers. Il s'agit de Cimencam ; ENEO, contrôlé par Actis ; TotalEnergies Cameroun; Camtel ; Neptune Oil ou encore Prometal détenu à 65% par le franco libanais Jamal Hayssam.

Quels atouts?

Le statut de “grand standing et d'importance nationale” n'est valable que pour un an (2024) et confère aux entreprises qui le détiennent un atout supplémentaire au moment de solliciter des prêts bancaires. Ce qu'il faut savoir qu'en matière de couverture de risques, la COBAC s'est dotée depuis 2010 d'un règlement relatif à la division des risques des établissements de crédits. Ce dispositif, qui a été actualisé en 2020, définit des taux de pondération pour les provisions à constituer par les banques destinées à couvrir toute défaillance du bénéficiaire du prêt. Ces taux vont de 0% à 100% en fonction du type de crédit et du profil du débiteur et concernent, bien entendu, la part du risque qui n'est pas couverte par une garantie. Le même texte limite également l'exposition des banques (risques encourus) sur un même bénéficiaire à 25% de ses fonds propres nets.

Ainsi, pour les entreprises de grand standing, l'article 7 du règlement stipule que les quotités relatives à leurs risques peuvent être réduites de 25%. Cela signifie que les banques auront moins de contraintes à accorder des crédits à ces dernières compte tenu du taux réduit de provisions sur fonds propres à constituer. Pour les entreprises, ce statut leur permettra d'obtenir plus facilement des prêts bancaires pour financer leur développement.

Réduire l'exposition aux Etats

Une mesure incitative qui vise à booster l'offre de crédit auprès du secteur productif local dans un contexte où la place des États dans le portefeuille de prêts des banques devient de plus en plus importante. Selon le FMI, cette part a même atteint un niveau “critique” soit une moyenne de 30% du total des actifs en 2022 avec plusieurs établissements de crédit qui sont au-delà de 50%. Ce qui constitue, selon l'institution de Bretton Woods dans un récent rapport, une “menace importante” pour la stabilité du système financier de la CEMAC car l'économie de la plupart des pays de ces régions est fortement adossée au pétrole dont les coûts varient énormément.

Pour réduire cette exposition, le FMI, dans un récent rapport sur la CEMAC, recommande à la COBAC d'appliquer progressivement les limites de concentration, de pousser les banques à mettre en œuvre une gestion prudente des risques en interne et de s'éloigner “de manière plus systématique” de la pondération de risque zéro sur les expositions souveraines.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 29/01/24 09:30

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