CEMAC : Pourquoi la Banque centrale révise à la baisse ses prévisions de croissance ?

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Au sortir de la troisième session ordinaire de l'année de son comité de politique monétaire (CPM) qui s'est tenue ce 23 septembre à Yaoundé, la BEAC a abaissé de 0,4 point de pourcentage ses prévisions de croissance pour les pays de la CEMAC. L'institution projette désormais une croissance économique de 2,9% en 2024 contre 3,3% précédemment estimé en juin.

Il s'agit d'un des taux les plus faibles parmi les différents regroupements de la région subsaharienne. Dans l'UEMOA, la croissance est projetée à 6,1% cette année, contre 5,6% pour les pays du COMESA (Marché commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe) ; 3,4% pour la SADC (Communauté du développement de l'Afrique australe) et 5,8% pour les pays membres du CAE-5 (Communauté de l'Afrique de l'Est).

Dans un communiqué publié au terme de la rencontre, Yvon Sana Bangui, le gouverneur de la BEAC, impute cette réduction des projections de croissance à une conjoncture économique qui amorce une dynamique plutôt défavorable. La Banque centrale s'attend notamment à un léger repli de l'activité non-pétrolière (3,3% contre 3,8% précédemment) en 2024 et un taux d'inflation annuel de 4,2%, au-dessus de la norme communautaire de 3 %. L'institution évoque également une situation "fragile" des finances publiques des pays de la région, matérialisée par un solde budgétaire déficitaire à -0,3% du PIB et une augmentation de l'excédent du compte courant de 3,5% du PIB. Les réserves de changes des États vont également baisser de 5 % en glissement annuel à 6 539 milliards de FCFA en 2024. Mais la stabilité monétaire reste assurée puisque ces avoirs représentent près de 69,5% des engagements à vue de la BEAC soit l'équivalent de 4,5 mois d'importations des biens et services et du service de la dette extérieure.

Le communiqué ne donne pas d'indications sur la dynamique de l'activité pétrolière, qui représente pourtant plus de 67% des exportations de la région. En 2023, la production de l'or noir avait enregistré une croissance négative de 1,1% à cause du vieillissement des champs en exploitation.

Compte tenu de ces projections mitigées, la banque centrale a décidé de maintenir inchangés ses taux directeurs pour la sixième fois d'affilée. Ainsi, le TIAO, son principal taux de refinancement, reste à 5 % de même taux de facilité de prêt marginal qui est maintenu à 6,75%.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 24/09/24 11:12

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