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Après une année 2024 marquée par un recul de l'activité de crédit bancaire, la République du Congo a amorcé un début de redressement en début d'année 2025. Selon les données dévoilées lors de la 2e réunion ordinaire du Comité national économique et financier (CNEF) tenue le 14 juillet à Brazzaville, l'encours des crédits bruts accordés par les banques à la clientèle s'est établi à 1 647 milliards FCFA au 31 mars 2025, soit une hausse de 3,3% en trois mois.
Cette évolution contraste avec la tendance observée fin 2024, lorsque les crédits à l'économie avaient reculé de 2,9% sur l'année, tombant à 1 587,6 milliards FCFA.
Dans un contexte où le gouvernement congolais cherche à relancer l'investissement privé et à améliorer l'accès au financement, cette progression reste modeste mais encourageante. Elle traduit, en partie, une amélioration de la liquidité bancaire, soutenue par des signaux macroéconomiques légèrement positifs.
Parallèlement, les créances en souffrance poursuivent leur décrue. Elles ont diminué de 1,3% au premier trimestre 2025, pour s'établir à 274,2 milliards FCFA, après un recul de 2,2% à 261,7 milliards FCFA à fin décembre 2024.
Le redressement du crédit bancaire s'inscrit dans un environnement économique légèrement plus porteur. D'après les estimations de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), le produit intérieur brut (PIB) réel du Congo progresserait de 1,8% en 2025, contre 1,5% en 2024, sous l'effet combiné de la reprise des investissements dans le secteur pétrolier et de la résilience des activités hors pétrole.
La situation budgétaire s'est également améliorée, avec un excédent du solde budgétaire global (base engagement, hors dons) enregistré au premier trimestre, tandis que la masse monétaire est en hausse, signal d'un regain de dynamisme dans l'économie réelle.
Cependant, cette embellie reste fragile. Sur le front des prix, l'inflation poursuit sa trajectoire haussière, atteignant 3,5% en moyenne annuelle attendue en 2025, au-dessus de la norme communautaire de la CEMAC, contre 3,1% en 2024. Cette poussée inflationniste s'explique par la hausse des prix de certains produits importés, mais aussi par des perturbations persistantes dans l'approvisionnement en énergie électrique.
Sur le Marché des valeurs du Trésor (MVT), le Congo a affiché une baisse notable des besoins de financement exprimés, en repli de 22,37% à fin avril 2025. Toutefois, l'encours global des titres émis atteint 2 528,014 milliards FCFA, en hausse de 6,90% en glissement annuel.
Pour mémoire, à fin décembre 2024, l'encours du MVT s'élevait à 2 623,4 milliards FCFA, en hausse annuelle de 15,43%, dont 76,21% constitués d'Obligations du Trésor Assimilables (OTA).
Ces signaux d'amélioration, bien que timides, laissent entrevoir une reprise progressive de l'activité économique et financière au Congo, à condition que les facteurs de vulnérabilité, notamment l'inflation importée, les tensions sur l'énergie et la dépendance pétrolière, soient contenus.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 16/07/25 19:48
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