Nigéria : L’inflation recule pour le 3e mois d’affilée à 22,22% en juin

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Pour le troisième mois consécutif, l'inflation nigériane poursuit son reflux au Nigéria, s'établissant à 22,22% en juin 2025, contre 22,97% en mai, selon les dernières données publiées par le Bureau national des statistiques.

Ce reflux constitue une tendance bienvenue pour les autorités monétaires, après les pics atteints en 2023, qui avaient porté l'inflation à son plus haut niveau en 28 ans.

Une inflation alimentaire encore persistante

Malgré la baisse globale, l'inflation alimentaire, indicateur crucial dans un pays où une grande partie du revenu des ménages est consacrée à l'alimentation, reste élevée. Elle a même légèrement accéléré en juin, à 21,97%, contre 21,14% en mai. Cette hausse est particulièrement préoccupante car elle reflète les tensions persistantes sur l'offre locale (sécurité, logistique, climat) et l'impact de la dépréciation continue du naira sur les produits importés.

Cette composante alimente un ressenti inflationniste élevé au sein des populations, en particulier les plus vulnérables. Autrement dit, la baisse des chiffres globaux masque en partie les difficultés quotidiennes des Nigérians face à la hausse continue des prix alimentaires.

Une politique monétaire en pause

Face à ces signaux mitigés, la Banque centrale du Nigéria a choisi la prudence. Lors de ses deux dernières réunions, elle a maintenu son taux directeur inchangé, après l'avoir relevé de manière agressive début 2024. Objectif, stabiliser les anticipations tout en laissant le temps à la politique monétaire de produire ses effets dans un contexte de désinflation fragile.

Une nouvelle réunion du Comité de politique monétaire est attendue la semaine prochaine, et les regards seront tournés vers la stratégie à adopter ; poursuivre l'attentisme, ou reprendre les hausses pour ancrer davantage la baisse de l'inflation, surtout si la composante alimentaire continue de résister.

L'effet de la réforme Tinubu

La situation actuelle trouve son origine dans les réformes audacieuses engagées en 2023 par le président Bola Tinubu et elles se matérialisent notamment par la fin des subventions sur le carburant, l'unification du taux de change et la libéralisation du naira.

Si ces mesures ont été saluées par les institutions financières internationales, elles ont provoqué une hausse brutale de l'inflation, accentuée par l'instabilité du naira et la flambée des coûts de transport.

Ces réformes ont certes permis de corriger des déséquilibres structurels, mais leur coût social reste important. La désinflation en cours pourrait ainsi offrir une fenêtre politique au gouvernement pour accompagner davantage les ménages vulnérables, tout en poursuivant ses objectifs de consolidation budgétaire.

La Rédaction

Publié le 16/07/25 17:24

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