Confrontée à des pertes estimées à plus de deux milliards de dollars en 2022 à cause de la sortie illégale de 40 tonnes d'or, la Côte d'Ivoire lance un vaste partenariat avec la Banque mondiale, le World Gold Council et des compagnies minières industrielles pour régulariser l'exploitation artisanale de l'or, souvent informelle et dangereuse. Le projet, baptisé " Partenariat multipartite pour une exploitation minière à petite échelle durable et responsable " (MSPI), vise à intégrer ce secteur au marché légal, accroître la sécurité et la traçabilité, et en faire un moteur de développement économique et social.
L'initiative prévoit notamment la mise en place d'une traçabilité complète de l'or issu des petits exploitants, la création de circuits légaux de commercialisation et l'établissement de ''petites mines modèles''. Les grandes compagnies minières, comme Endeavor Mining et Perseus Mining, interviendront pour former les orpailleurs artisanaux aux bonnes pratiques environnementales et sociales, tandis que des normes internationales seront appliquées pour améliorer la sécurité et les conditions de travail.
Outre la Banque mondiale et le World Gold Council, la Chambre des mines de Côte d'Ivoire et des organismes de supervision internationaux comme la London Bullion Market Association sont également impliqués. L'amélioration des infrastructures de traitement et la modernisation des sites miniers figurent parmi les priorités, avec pour objectif de réduire la contrebande, de générer davantage de revenus internes et de créer des emplois décents, notamment pour les jeunes et les femmes.
Si Barrick Mining Corporation a participé à l'élaboration de l'initiative, la société ne fait pas partie du projet pour l'instant, en raison de la vente en cours de sa mine de Tongon. Le gouvernement ivoirien espère, à travers ce partenariat, faire de la Côte d'Ivoire un exemple pour d'autres pays d'Afrique de l'Ouest confrontés aux mêmes défis dans le secteur aurifère artisanal.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 11/07/25 18:15