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Le Ghana, l'un des plus grands producteurs mondiaux de noix de cajou, traverse une année difficile avec une baisse significative de sa production pour la saison 2024. En effet, la production de noix de cajou brute a chuté de 30 % par rapport à 2023, passant de 230 000 tonnes à 161 000 tonnes, d'après les données de l'Africa Cashew Alliance (Alliance africaine de la noix de cajou), relayées par plusieurs sources locales. Cette chute est principalement due à des conditions climatiques défavorables observées tout au long de l'année 2023 et 2024, et qui a affecté la production. Les experts estiment que la production pourrait reprendre de l'ampleur dès 2025, avec une prévision de hausse de 15 %, grâce à l'amélioration des pratiques agricoles et les conditions météorologiques.
Mettre le cap sur la transformation pour plus de valeur ajoutée
Au-delà de la production brute, le modèle économique global de la filière fait débat. En effet, malgré son statut de troisième plus grand exportateur mondial de noix de cajou brutes, le Ghana ne transforme localement que 6 % de sa récolte contre 36% pour la Côte d'Ivoire, qui est le premier producteur mondial (944 673 tonnes en 2024). Plus de 90 % de la production ghanéenne est ainsi expédiée sous forme brute, principalement vers des pays comme le Vietnam et l'Inde, où elle est transformée avant d'être commercialisée à l'international. Cette situation prive le pays d'une valeur ajoutée considérable et d'emplois bien rémunérés dans la transformation.
Voir aussi - Côte d'Ivoire/Noix de cajou : Une projection de plus d'un million de tonnes pour la campagne 2025
Les analystes soulignent qu'une meilleure transformation locale pourrait libérer un potentiel inexploité de plus de 660 millions de dollars au profit de l'économie ghanéenne. En réponse à ces défis, le pays cherche à maximiser sa capacité de transformation et à encourager les investissements dans des infrastructures locales adaptées.
En 2023, plus de 200 000 agriculteurs étaient directement engagés dans la culture de la noix de cajou, et ce chiffre pourrait se multiplier si des investissements dans la transformation locale étaient réalisés. De plus, environ 200 000 personnes sont impliquées dans des activités périphériques, telles que le transport et la commercialisation. La culture de la noix de cajou offre ainsi des opportunités cruciales pour l'emploi rural et la croissance économique.
Soulignons qu'en octobre 2024, le Ghana et la Côte d'Ivoire, deux des plus grands producteurs de noix de cajou d'Afrique, ont signé un accord de collaboration pour dynamiser la transformation et la commercialisation de cette spéculation. Leur objectif est d'améliorer la compétitivité, d'accroître la transformation locale et de garantir de meilleures conditions à leurs producteurs sur le marché international. Ce partenariat pourrait changer la donne et positionner l'Afrique de l'Ouest, comme un acteur majeur du commerce de la noix de cajou.
Narcisse Angan
Publié le 26/03/25 15:24
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