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Dans son nouveau rapport d'analyse sur l'Afrique subsaharienne ‘'Africa's Pulse : Tracer la voie de la relance économique'', la Banque mondiale a réaffirmé ses prévisions économiques pessimistes pour la région : la croissance du PIB est attendue à -3,3% en fin d'année, soit la pire récession jamais enregistrée durant ces 25 dernières années.
De manière concrète, ce recul se traduira par le basculement de 40 millions d'Africains dans l'extrême pauvreté, " effaçant au moins cinq années de progrès dans la lutte contre la pauvreté ", s'inquiète l'institution. En termes de coûts financiers, l'Afrique subsaharienne devrait voir des pertes de production d' " au moins 115 millions $ " et le PIB par habitant s'inscrire en baisse de 6% sous l'effet des restrictions imposées par les Etats qui ont affecté la consommation intérieure et de l'investissement.
Le Nigéria et l'Afrique du Sud, des géants en crise
Cette chute de la croissance est en premier lieu imputable aux principales économies de la zone en grande difficulté en raison de leur forte dépendance aux matières premières. Le géant nigérian durement frappé par la chute des cours du pétrole a vu sa croissance baisser de 6,1% au second trimestre, le plus bas niveau depuis plus d'une décennie. L'Afrique du sud, deuxième plus grande économie subsaharienne, a pour sa part enregistré une chute de son PIB de 17,1% également au second trimestre.
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D'un autre côté, les pays ayant une économie relativement plus diversifiée devraient tirer leur épingle du jeu avec un ralentissement de la croissance qui devrait rester positive : c'est le cas par exemple de la Côte d'Ivoire, du Kenya ou encore de l'Ethiopie, souligne le rapport.
Investissement, digital et couverture sociale
Pour redresser la barre, la Banque mondiale recommande aux Etats de renforcer de façon notable leurs investissements dans les infrastructures, avec l'appui de la communauté internationale, et engager des réformes audacieuses visant à dégager des marges de manœuvre budgétaires ainsi que des politiques stimulant la création d'emplois. En outre, les investissements dans les solutions numériques sont préconisés, notamment au niveau du secteur privé tout comme des programme de protection sociale qui jouent un rôle crucial dans l'atténuation de l'impact social de la pandémie.
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" La voie de la relance économique s'annonce longue et difficile, mais elle peut être accélérée, solide et plus inclusive si les pays africains accordent la priorité aux réformes et aux investissements qui permettront de relever le défi de créer davantage d'emplois inclusifs et de meilleure qualité ", a indiqué Albert Zeufack, économiste en chef à la Banque mondiale pour l'Afrique.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 08/10/20 09:51
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