Le Ghana obtient un allègement de la dette de 88 millions d'euros avec la France

Après deux années de négociations, le Ghana vient de franchir une étape cruciale dans la stabilisation de son économie en parvenant à un accord bilatéral d'allègement de dette de 87,7 millions d'euros, soit 57,52 milliards FCFA, avec la France, premier créancier bilatéral à concrétiser son engagement dans le cadre du Comité officiel des créanciers (OCC).

Cet accord inédit, signé ce 25 par le ministre ghanéen en charge des Finances Dr Cassiel Ato Baah Forson et William Ross, coprésident de l'OCC, s'inscrit dans la dynamique de restructuration de la dette extérieure du pays, amorcée avec l'appui du Fonds monétaire international (FMI). Le protocole prévoit un rééchelonnement des échéances et une réduction significative des intérêts dus à la France. L'objectif est de donner à Accra un espace budgétaire pour relancer ses investissements dans les secteurs stratégiques.

Alors que le Ghana sort progressivement de l'une des plus graves crises économiques de son histoire récente, cet accord représente un tournant. Elle s'inscrit dans le cadre du programme triennal de redressement économique soutenu par un prêt de 3 milliards de dollars du FMI, dont 2,3 milliards ont déjà été décaissés. L'accord de Paris vient renforcer la crédibilité du plan de restructuration et offre à Accra une nouvelle marge de manœuvre.

L'argentier ghanéen a en profité pour mettre en avant les signaux positifs. L'inflation est passée de 54,1% à 13,7%, les réserves de change couvrant désormais quatre mois d'importations, l'atteinte d'excédent primaire de 1,1% du PIB, et la croissance économique attendue à son plus haut niveau depuis cinq ans. Ces progrès soulignent la détermination des autorités d'Accra à maintenir la discipline budgétaire, tout en encourageant les investissements étrangers dans la santé, l'éducation, l'agriculture et les infrastructures.

Ce premier accord bilatéral pourrait ouvrir la voie à d'autres restructurations similaires. Le Dr Forson a d'ailleurs insisté sur le fait que cette réussite ‘'ouvre une nouvelle page'' dans les relations financières du pays et facilite la renégociation de dettes avec d'autres créanciers dans un esprit de partenariat équitable.

Narcisse Angan

Publié le 26/07/25 17:04