Les autorités maliennes et le géant minier canadien Barrick Gold ont franchi une étape vers la résolution de leur conflit autour du complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, l'une des plus grandes mines d'or d'Afrique de l'Ouest. Selon des sources proches du dossier citées par Reuters, un accord verbal de principe a été trouvé ce 21 novembre, entre les deux parties, même si aucun document officiel n'a encore été signé. Ce dénouement attendu intervient après plus d'un an de tensions liées à l'application du nouveau code minier malien, qui prévoit une hausse des taxes et une participation accrue de l'État dans l'exploitation aurifère, soit 35%.
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Selon les informations recueillies, les échanges ont porté sur plusieurs dossiers sensibles, notamment le renouvellement pour dix ans du permis d'exploitation, arrivant à échéance en février 2026 ; la libération de quatre employés de Barrick, arrêtés au Mali ; la restitution de trois tonnes d'or saisies par l'État ; et le retrait de la procédure d'arbitrage initiée par Barrick contre le Mali. La concrétisation de ces engagements pourraient rétablir un climat de confiance entre les deux parties.
Le complexe de Loulo-Gounkoto, exploité dans l'Ouest du Mali, fait partie des plus grands producteurs d'or du continent. Pourtant, Barrick a suspendu ses activités en janvier dernier, en raison des tensions persistantes. Face à cette paralysie, un tribunal malien avait désigné en juin un administrateur provisoire pour assurer la reprise des opérations, mais les tirs de mine n'ont véritablement recommencé qu'en octobre.
Un différend qui remonte à 2023
Le conflit a en effet éclaté en 2023 lorsque Bamako a décidé de renforcer son cadre fiscal minier, afin de maximiser les retombées nationales du secteur aurifère, principal pilier économique du pays. Barrick, opérateur principal de Loulo-Gounkoto, contestait certains aspects de la mise en œuvre du texte, conduisant à un bras de fer prolongé entre les deux parties. Face à l'impasse, le PDG intérimaire de Barrick, Mark Hill, a récemment adressé une lettre officielle sollicitant la reprise des négociations, ce qui a ouvert la voie aux discussions tenues ce 21 novembre.
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Bien qu'un accord formel n'ait pas encore été signé, Bamako affirme que les discussions progressent de manière constructive. Le ministère malien des Mines a confirmé les avancées sans toutefois en dévoiler les détails. Barrick, quant à elle, n'a pas encore officiellement réagi. Un accord définitif permettrait non seulement de relancer pleinement la production de Loulo-Gounkoto, mais aussi de stabiliser un secteur minier crucial dans un contexte économique et sécuritaire tendu.
Narcisse Angan
Publié le 22/11/25 11:34