Niger : Un tribunal de la Banque mondiale interdit à l’État de vendre l’uranium de Somaïr

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Le long bras de fer entre le groupe français Orano et l'État du Niger autour de la mine d'uranium de Somaïr vient de connaître un nouvel épisode. Le 23 septembre, le tribunal arbitral du Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI), institution liée à la Banque mondiale, a rendu une décision qui interdit à Niamey de disposer de l'uranium extrait par la société minière.

Dans son ordonnance, le tribunal a formellement enjoint aux autorités nigériennes de ne pas vendre, céder, ni faciliter le transfert de ce minerai à des tiers, car il est considéré comme retenu en violation des droits contractuels d'Orano. L'entreprise française, présente au Niger depuis plus de cinquante ans, avait saisi le CIRDI pour contester la mainmise unilatérale de l'État sur une partie de la production de la Société des mines de l'Aïr (Somaïr), dont Orano est actionnaire majoritaire.

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Au-delà de la question de l'uranium, le différend a également pris une dimension humaine et politique. Orano a profité de cette décision pour rappeler la situation de son représentant au Niger, Ibrahim Courmo, arrêté en mai 2025 et toujours détenu malgré un arrêt de la Cour d'appel de Niamey ordonnant sa libération en juillet. Le CIRDI, dans son ordonnance, a également appelé les autorités nigériennes à se conformer à cette décision de justice interne.

Ce conflit plonge ses racines dans la volonté affichée par l'État nigérien de revoir le partage du capital de la Somaïr, afin d'accroître son contrôle sur la société minière et sur la gestion d'un minerai stratégique pour son économie. Orano, présent depuis des décennies au Niger, s'est opposé à cette évolution, estimant qu'elle contrevient aux accords existants et compromet la stabilité du projet. Les tensions se sont progressivement transformées en une bataille juridique, où chaque camp mobilise ses arguments devant les juridictions internationales.

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Dans ce bras de fer, Niamey met en avant son droit souverain à tirer un meilleur profit de ses ressources naturelles, tandis qu'Orano invoque le respect des contrats et la nécessité de protéger ses investissements. Le climat de méfiance s'est encore aggravé ces derniers mois, notamment après l'échec de la tentative de l'État de récuser l'arbitre choisi par le groupe français.

La Rédaction

Publié le 26/09/25 14:52

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