Le Niger retire au français Orano le permis d’exploitation d’un important gisement d’uranium

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La société Orano (Ex-Areva), géant français de l'exploitation de l'uranium, a annoncé dans un communiqué publié ce 20 juin, le retrait de son permis d'exploitation d'uranium à Imouraren dans le Nord du Niger, par le régime militaire en place. " Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d'exploiter le gisement, et ce malgré la reprise des activités sur site conformément aux attentes qu'elles avaient exprimées ", écrit le groupe français dans son communiqué.

Imouraren est l'un des plus grands gisements d'uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Son exploitation qui aurait dû démarrer en 2015, a été freinée par la chute des prix de l'uranium sur le marché international, à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon survenue le 11 mars 2011.

Cette décision intervient dans un contexte de relations tendues entre Niamey et Paris, depuis le coup d'Etat de juillet 2023 qui a vu l'avènement des militaires au pourvoir. Contrôlé à 79,99% par l'État français, Orano est active dans l'exploitation d'uranium au Niger depuis 1971. La compagnie détient des participations majoritaires dans les sociétés d'exploitation de Somair, une mine à ciel ouvert à Arlit au Nord du Niger, de même que Cominak, une autre mine souterraine aujourd'hui fermée,

Du côté de Niamey, pas de déclaration officielle jusque-là. Cependant, d'après des sources consultées par Sika Finance, les autorités du Niger avaient adressé une note ministérielle en date du 11 juin dernier, pour rappeler le retrait du permis d'exploitation à Orano pour le remettre ‘'au domaine public'', au cas où des travaux d'exploitation ne démarraient pas dans un ‘'délai de trois mois'', à compter du 19 mars dernier. Le courrier précise que le géant français avait reçu une première mise en demeure pour la reprise des travaux dès février 2022.

Or dans son communiqué, Orano affirme la réouverture de ses infrastructures ‘'depuis le 4 juin 2024 pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux''. Toutefois, l'entreprise française se dit ‘'disposée à maintenir ouverts tous les canaux de communication avec les autorités du Niger sur ce sujet, tout en se réservant le droit de contester la décision de retrait du permis d'exploitation devant les instances judiciaires compétentes, nationales ou internationales''.

Il convient de révéler à toutes fins utiles que les autorités militaires au pouvoir au Niger avaient maintes fois émis leur souhait d'une révision en profondeur du système d'exploitation des matières premières par des compagnies étrangères.

En début de mois, une information relayée par Bloomberg soulignait qu'une société russe opérant dans le nucléaire, en l'occurrence Rosatom, déjà connue en Afrique de l'Ouest pour avoir signé des protocoles d'accords avec le Burkina Faso relativement à son projet nucléaire, serait entrée en contact avec la junte militaire au sujet de l'acquisition des actifs détenus par Orano.

Reste à savoir si ce permis retiré sera réattribué à des compagnies russes, car Moscou est en pole position, de plus en plus approché par le Niger, tout comme les deux autres pays composant l'AES et dirigés à présent par des pouvoirs militaires, à savoir le Burkina Faso et le Mali.

Narcisse Angan

Publié le 21/06/24 17:29

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