La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont annoncé qu'ils entameront le 1er octobre 2025 la mise en œuvre des mesures sécuritaires prévues par l'accord de paix signé le 27 juin dernier à Washington. Soutenu par les États-Unis, le Qatar, le Togo et la Commission de l'Union africaine, ce plan prévoit un retrait progressif des troupes rwandaises de l'Est congolais et la levée, sous 90 jours, des mesures défensives prises par Kigali. En parallèle, Kinshasa s'est engagé à mettre fin à ses opérations militaires contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Cette initiative survient après une décennie de tensions croissantes et la reprise, en 2022, de la guerre ouverte dans l'Est de la RDC, marquée par l'offensive du mouvement rebelle M23. Kinshasa accuse depuis Kigali d'appuyer militairement cette rébellion, ce que le Rwanda nie, malgré un rapport récent des Nations unies indiquant une chaîne de commandement reliant le M23 à Kigali. Le conflit a provoqué de nouvelles vagues de déplacés, aggravant une crise humanitaire déjà profonde après près de trois décennies de violences.
La réunion du mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, tenue les 17 et 18 septembre à Washington, a permis d'adopter un plan opérationnel détaillant le calendrier des mesures. Selon des sources proches du dossier, le retrait rwandais devrait débuter entre le 21 et le 31 octobre, tandis que les discussions ont également porté sur la neutralisation progressive des FDLR, groupe armé issu en partie des milices liées du génocide de 1994.
Au-delà des impératifs sécuritaires, l'accord met en évidence les enjeux économiques d'une stabilisation durable de la région. L'Est congolais concentre des ressources stratégiques majeures, dont le tantale, le cobalt, le cuivre, l'or et le lithium, des minerais critiques pour les chaînes de valeur mondiales, notamment dans les secteurs des batteries électriques et de l'électronique. Washington, et en particulier l'administration Trump, insiste sur la nécessité de créer un climat de confiance susceptible de débloquer des milliards de dollars d'investissements occidentaux.
La Rédaction
Publié le 25/09/25 13:04