Au Sénégal, la Société de transport public, Dakar Dem Dikk se rapproche de l'embellie après des années dans la grisaille selon des données exclusives, l'exécution budgétaire au 30 septembre 2025 fait apparaître un solde positif de 1,9 milliards FCFA, contre un solde négatif de –1,2 milliards FCFA à la même date en 2024. Le résultat passe de –17,9 milliards FCFA en 2023, à 3, 8milliards FCFA (2024), tandis que le chiffre d'affaires atteint 14,4 milliards FCFA en 2024.
S'agissant des produits d'exploitation, ils progressent de 20,5 milliards FCFA au 30 septembre 2025, contre 17,3 milliards FCFA, un an plus tôt. Les performances sont portées par le segment interurbain), en hausse de 8%, qui a cru de 36% et le segment international marqué par une augmentation de 40%.
Pour ce qui est du volet exploitation, en fin septembre 2025, elle enregistre 15 298 451 km parcourus et 26 628 197 voyageurs transportés, ce qui traduit, selon Assane Mbengue, le directeur de la Société Dakar Dem Dikk, une montée en charge concrète du service public rendu pour une vision claire.
Voir aussi- Sénégal : Près de 5 milliards FCFA de perte pour la société de transport Dakar Dem Dikk
"Notre réponse a été de remettre la production au cœur de l'efficacité. La direction de l'exploitation poumon de l'entreprise, autrefois éclatée, a été réuni en une seule entité. Ce choix a permis une optimisation à la fois une meilleure gestion du personnel et du parc d'autobus et une harmonisation de la gestion de cette direction hautement stratégique", a déclaré Assane Mbengue, à Sika Finances.
Assane Mbengue,directeur général de Dakar Dem Dikk
Ces performances dit-il, ont favorisé l'octroi par le président de la République, d'une prime de rendement de 7%. Cependant malgré l'amélioration des indicateurs de performances, la Société reste confronté au passif de la dette. "La société reste plombée par un passif avec la dette due aux acquisitions de bus à hauteur de plus de 50 milliards via l'Etat. Une dette dont le mode de dévolution n'est toujours pas défini par l'Etat centrale. Notons qu'en dépit de cette dette, nous avons pu apurer 2,15 milliards FCFA en une année", a précisé Assane Mbengue.
Maîtriser la masse salariale
À côté de la gestion de dette, l'autre défi majeur de la société publique est la gestion de la masse salariale. "Nous assumons un fait de structure : l'outil humain est lourd et doit être piloté avec rigueur. Au 30/09/2025, l'effectif est de 2 921 travailleurs et la masse salariale atteint 10,3 milliards FCFA. Notre réponse est de de remettre la production au cœur de l'efficacité", dévoile Assane Mbengue.
Voir aussi- Le Sénégal se dote d'une société chargée de la gestion et de la construction des routes
L'autre défi est la Rémunération du service public à "sa juste valeur". L'objectif est de passer à 20 milliards FCFA. "Quand on a fait les bilans avec notre service exploitation et notre contrôle de gestion, en moyenne, notre compensation RSP, devrait dépasser le cap des 20 milliards. On avait engagé beaucoup d'initiatives pour que l'autorité réévalue à la hausse, pour permettre à ce que les efforts que nous étions en train de faire soient maintenus. Car c'est très conséquent de passer de 25 000 voyageurs à 150 000 voyageurs , avec une demande croissante", indique le directeur général de Dakar Dem Dikk.
Aujourd'hui l'un des chantiers majeurs est la digitalisation intégrale. L'objectif est d'avoir un basculement total, au premier semestre 2026. "Le numérique et la technologie ont aujourd'hui incontournables. Aujourd'hui nous allons vers un service connecté où le client à l'intérieur du bus, n'aura plus besoin d'avoir recours à un receveur. Tout sera digitalisé", explique Assane Mbengue.
Mouhamadou Dieng
Publié le 19/12/25 10:08