Le Sénégal s'apprête à renouer le dialogue financier avec le Fonds monétaire international. Après plusieurs mois d'incertitude liée à une affaire de mauvaise déclaration de dette, l'institution a confirmé que des discussions sur un nouveau programme pourraient débuter dès ce mois d'octobre, en marge des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale prévues à Washington, selon Reuters.
Un signal fort envoyé aux investisseurs, alors que le pays fait face à des besoins croissants de financement dans un contexte de transition politique et d'attentes sociales fortes.
Initialement, Dakar devait bénéficier d'un appui renforcé du FMI pour soutenir ses réformes et accompagner le financement de son déficit budgétaire. Mais la révélation d'un problème de déclaration de dette avait suspendu le processus, fragilisant la relation entre l'État sénégalais et l'institution de Bretton Woods. Le conseil d'administration du FMI devait se réunir ce vendredi pour examiner la situation et évaluer les efforts de transparence entrepris par les autorités.
‘'Nous apprécions le temps et l'énergie que les autorités sénégalaises ont consacrés à produire des rapports d'audit détaillés et à donner à nos équipes un accès complet à leurs conclusions'', a souligné Julie Kozack, directrice de la communication du FMI. Cette reconnaissance pourrait ouvrir la voie à une levée de l'incertitude, condition préalable à l'approbation d'un nouveau programme.
Les investisseurs ont réagi positivement à ces annonces. Les obligations sénégalaises arrivant à échéance en 2028 ont progressé de deux cents, pour s'échanger à 88,80 cents par dollar. Ce rebond traduit un regain de confiance, même fragile, des marchés vis-à-vis de la trajectoire budgétaire du pays. Pour un État qui doit régulièrement mobiliser des financements extérieurs, cette perception est cruciale.
Le Sénégal, dont la dette publique dépasse largement le seuil de 70% du PIB, doit composer avec un équilibre délicat : maintenir une politique budgétaire soutenant la croissance, tout en rassurant ses créanciers sur sa capacité à honorer ses engagements.
La Rédaction
Publié le 03/10/25 10:16