Sénégal : Les axes et contours de l’Agenda 2050

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Le Sénégal dispose désormais d'un nouveau référentiel des politiques publiques. Il est dénommé ‘'Sénégal 2050''. Il est constitué d'un plan quinquennal (2024-2029) et de deux plans décennaux. Le nouveau cadre est lancé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, au Centre international de Conférence de Diamniadio.

Cette matrice des politiques publiques qui remplace le ‘'Plan Sénégal émergent'' de l'ancien chef d'État Macky Sall, est constitué de quatre axes majeurs. Il s'agit de la bonne gouvernance et l'engagement africain, l'aménagement optimal et le développement durable, le capital humain de qualité et la garantie de l'équité sociale et une économie compétitive pour le développement économique endogène.

Il sera porté par des filières telles que les ressources extractives, l'agriculture et l'agro-alimentaire, les industries créatives et les industries manufacturières. À travers les hydrocarbures, l'ambition d'ici 2050, c'est d'avoir 12 000 mégawatts de plus de couverture électrique, dès les dix prochaines années, afin d'avoir un prix du KWh à 60 FCFA, soit une baisse de près de 50%.

Ce nouveau référentiel prévoit de grands projets pétrochimiques avec 5 à 8 milliards de dollars d'investissements pour un potentiel en termes d'emplois de 15 000 emplois. Ainsi, désormais, le phosphate sénégalais sera principalement valorisé et transformé en engrais, avec le grand pôle industriel qui sera à Matam (dans le Nord). Le pays ambitionne également d'exporter dans la sous-région.

Révolutionner l'agriculture

Le deuxième moteur de croissance de l'économie sénégalaise identifié à côté des ressources extractives est l'agriculture et les industries agroalimentaires. Ainsi, le Sénégal va valoriser son potentiel agricole diversifié dans les céréales, la racine, l'horticulture, les produits de l'élevage, les produits agricoles, les produits forestiers et non ligneux de sel, avec l'ambition de devenir une puissance agricole moderne. Il s'agira de bâtir un nouveau modèle agricole, à plus haut rendement, avec des filières organisées et connectées au marché.

À côté, le Sénégal misera également sur l'industrie manufacturière. La vision 2050, compte mettre en place une industrialisation, notamment dans quatre filières, les industries chimiques et pharmaceutiques, le cuir et le textile, les industries d'assemblage et les industries de recyclage.

Faire du numérique un catalyseur

Le quatrième moteur de croissance de l'Agenda 2050 sera les services à valeur ajoutée. Là, il s'agit pour le gouvernement d'en faire le moteur de l'économie sénégalaise à travers une large adoption. Pour cela, le pays commencera à mettre en place dès l'année prochaine, les fondements solides d'une société numérique où chaque citoyen disposera d'une identité numérique fiable, le foncier et les biens immobilier seront également digitalisé.

Dans cette logique, les services publics seront entièrement numérisés de même que de nombreux secteurs de l'économie. Avec le volet numérique nouveau référentiel politique. L'État promet d'encourager l'émergence de champions nationaux pour que les "Google et les Facebook de demain soient sénégalais".

Atteindre 500 000 emplois formels dans le tourisme

Le gouvernement dans le cadre de l'Agenda 2050 va également s'investir afin de faire du tourisme, un catalyseur. L'ambition sera d'atteindre 500 000 emplois formels contre 44 000 en 2023. La stratégie mise en place est de diversifier l'offre au-delà du balnéaire et du tourisme d'affaires, pour valoriser les trésors dans l'écotourisme, le tourisme culturel, le tourisme prodigieux ou l'événementiel.

À l'horizon 2050, le gouvernement du Sénégal prévoit également la construction de 6 corridors ferroviaires et routiers afin de mettre en valeur l'ensemble des pôles du territoire. S'y ajouteront les autoroutes de l'eau permettant de satisfaire les besoins des populations et d'irriguer les surfaces cultivables.

Dans le volet capital humain, il est aussi prévu la formation de 5 millions de techniciens pour rehausser les capacités du capital humain.

Pour un Sénégal "juste et souverain"

Le président Diomaye Faye a présidé la présentation du nouveau référentiel des politiques publiques. Selon lui, cette nouvelle stratégie nationale de développement constitue une réponse innovante aux défis de la transformation systémique du Sénégal. Car elle repose sur une vision claire, rigoureuse et audacieuse.

Selon lui, l'économie sénégalaise a été extravertie et neutralisée par un modèle d'exploitation des matières premières sans valorisation de transformation locale. Ce modèle, dit-il, laisse le secteur privé national trop faible, avec une industrie en miniature et des jeunes talents en quête d'opportunités.

Pour lui, la vision ‘'Sénégal 2050'', agenda national de transformation, révèle la dynamique d'un pacte social pour bâtir un Sénégal juste, souverain et prospère. Fort de cela, le pays veut faire passer le revenu par habitant de 1 660 dollars en 2023 à plus de 4 000 dollars.

Mouhamadou Dieng

Publié le 15/10/24 09:57

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