COURS | GRAPHIQUES | ACTUS | FORUM |
L'agence de notation financière Standard & Poor's (S&P) a confirmé, le 14 mars 2025, la note souveraine "B-/B" attribuée au Tchad le 29 octobre 2024, assortie d'une perspective stable. "Ce 14 mars 2025, l'agence Standard & Poor's (S&P) confirme la note attribuée au Tchad en octobre dernier lors du processus de sa notation inaugurale. L'agence S&P appuie sa décision sur la base de solides perspectives économiques et le retour à l'ordre. (…). Ainsi, la confirmation de la note "B-/B" avec perspective stable jouera un rôle clé et catalyseur dans le cadre de la mobilisation des investissements, notamment du secteur privé au profit des projets identifiés dans le Plan national de développement ainsi que d'autres", peut-on lire dans un communiqué publié par le ministère tchadien des Finances et du Budget.
Lors de sa première notation souveraine, quelques mois auparavant, S&P avait attribué au Tchad la même note que celle susmentionnée assortie de perspectives stables, saluant les progrès réalisés en matière de gestion budgétaire et de stabilisation économique post-transition. L'agence soulignait notamment les effets bénéfiques du rééchelonnement de la dette sous le cadre commun du G20 en 2022, qui avait permis de restructurer les engagements financiers du pays, en réduisant la pression exercée par la dette commerciale, notamment celle due à Glencore.
S&P mettait également en avant la solidité des relations du Tchad avec ses bailleurs bilatéraux et multilatéraux, ainsi que la structure favorable de sa dette, majoritairement composée de prêts concessionnels. En outre, la stabilité monétaire conférée par l'appartenance à la zone Cemac et l'arrimage du franc CFA à l'euro étaient perçus comme des atouts pour le pays, réduisant le risque de dévaluation.
Toutefois, l'agence soulignait certains défis persistants, notamment la forte dépendance du pays aux revenus pétroliers, qui représentaient environ 60% des recettes publiques et 75% des exportations. Bien que le gouvernement ait affiché sa volonté de diversifier l'économie à travers des investissements dans l'agriculture et l'agro-industrie, cette transition restait progressive et dépendait encore largement des conditions du marché pétrolier.
S&P relevait également les efforts du gouvernement en matière de digitalisation des finances publiques et d'amélioration du climat des affaires, des éléments jugés favorables à une consolidation budgétaire à moyen terme.
En confirmant cette note en mars 2025, S&P réitère son appréciation des fondamentaux économiques du Tchad, tout en insistant sur l'importance de poursuivre les réformes structurelles. L'agence estime que la stabilité retrouvée depuis le retour à l'ordre constitutionnel et la mise en place d'un nouveau Plan national de développement (PND) 2025-2030 contribueront à renforcer l'attractivité du pays pour les investisseurs.
Par ailleurs, S&P met en avant la diversification progressive des sources de financement du Tchad, qui cherche à mobiliser davantage de capitaux privés pour soutenir son développement. L'amélioration du cadre réglementaire et la digitalisation accrue des services fiscaux devraient également contribuer à élargir la base des recettes non pétrolières, réduisant ainsi la dépendance aux hydrocarbures.
Fitch Ratings avait également attribué une note "B-" au Tchad
Peu après la publication de la note inaugurale de S&P, l'agence Fitch Ratings avait, le 31 octobre 2024, attribué au Tchad une note similaire de "B-" avec perspective stable. Cette deuxième notation confirmait la perception positive des efforts économiques et financiers du pays.
Fitch avait notamment mis en avant la faible proportion de la dette publique par rapport au PIB, le recours majoritaire à des financements concessionnels et l'engagement du gouvernement en faveur d'une gestion budgétaire plus rigoureuse. L'agence soulignait également l'importance des investissements étrangers directs (IDE) et des exportations agricoles dans la stratégie de diversification économique du pays.
Toutefois, comme S&P, Fitch pointait du doigt certains risques, notamment la vulnérabilité du Tchad aux fluctuations des prix du pétrole, ainsi que les défis sécuritaires liés aux conflits dans la région. L'instabilité dans les pays voisins, notamment au Soudan et en Libye, représente un facteur d'incertitude qui pourrait peser sur l'économie tchadienne.
La confirmation par S&P de la note souveraine tchadienne en mars 2025 constitue un élément déterminant pour la stratégie économique du pays. En stabilisant son profil de crédit, le Tchad se positionne favorablement pour attirer de nouveaux financements et poursuivre ses projets de développement.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 19/03/25 14:32
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :